Sauge des prés

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Sauges des prés Salvia pratensis - photos © Nicolas Macaire LPO

Les sauges sont reconnues depuis longtemps pour leurs vertus médicinales et aromatiques. La plus répandue des sauges sauvages est la sauge des prés. Elle pousse sur les pelouses calcaires, les prairies sèches, les talus au bord des routes. Les sauges sont populaires au jardin au point que certains collectionneurs en cultivent des variétés différentes.

Classification[modifier]
  • Nom latin : Salvia pratensis
  • Famille : Lamiacées, également appelée Labiacées ou encore Labiées.

Cette famille comprend de nombreuses espèces, annuelles ou vivaces herbacées ou ligneuses. La marjolaine, le thym, la lavande, la menthe, le romarin font aussi partie des Labiées. Cette importante famille comprend 200 genres et 3500 espèces différentes dans le monde. Le nom de genre des sauges est « Salvia ». Une dizaine d’espèces sont présentes en Europe dont les plus connues sont : la sauge des prés Salvia pratensis, la sauge officinale Salvia officinalis, la sauge sclarée Salvia sclarea, la sauge fausse-verveine Salvia verbenacea, la sauge glutineuse Salvia glutinosa, la sauge sauvage Salvia nemorosa, la sauge faux-horminum Salvia horminoides, la sauge verticillée Salvia verticillata

Etymologie[modifier]

L’origine du mot « Labiée » est descriptive se rapportant à labium, c'est-à-dire lèvre. Cela caractérise en effet ce groupe dont les fleurs ont la forme de « bouche » ou de « gueule ». L’origine du mot « sauge » vient du latin salvare qui signifie « sauver ». Certaines espèces de sauge, principalement la sauge officinale, possèdent de nombreuses vertus médicinales. Cette dernière espèce est utilisée en infusion et décoction et était considérée au Moyen-Âge comme une panacée. La sauge officinale est fréquemment cultivée dans les jardins sous diverses variétés.

Description[modifier]

Le genre Salviase distingue des autres Lamacées par un calice à 2 lèvres bien distinctes. Les 5 sépales sont soudés entre eux. La corolle est formée de 5 pétales soudés en tube terminé par 2 lèvres très marquées. Le style, plus long que la corolle, est situé, comme les 2 étamines, sous la lèvre supérieure recourbée. La couleur violette des fleurs est plus ou moins intense : il existe des variantes roses ou rouges. Certaines sauges ont des fleurs blanches : Salvia aethiopis ou plus exceptionnellement jaunes comme Salvia glutinosa qui est la seule sauge jaune de nos contrées.

Fiche d’identité de la sauge des prés Nom scientifique : Salvia pratensis Altitude : jusqu’à 1500 m Taille : de 30 à 80 cm Floraison : de mai à août Cycle de vie : plante vivace, hivernant sous la forme d’une rosette de feuilles Répartition : répandue en France, Belgique, Suisse : plus commune dans le sud et l’est de la France. Habitat : sur sol calcaire ou volcanique. Conditions climatiques : les sauges supportent aussi bien la sécheresse que le froid. Fleurs : de 2 à 3 cm de long d’un bleu intense, mais parfois roses ou blanches. Commentaires : en touffes, un peu ramifiée, poilue. Utilisations culinaires : les jeunes feuilles cueillies au printemps peuvent être consommées en légume. A ne pas donner, toutefois, aux femmes enceintes.

Biologie[modifier]

La sauge des prés est une espèce spontanée en France, Belgique, Allemagne, Grande Bretagne, Suisse et jusqu’au Caucase. C’est la sauge sauvage la plus commune. Elle pousse sur les terrains calcaires et ne craint ni la sécheresse, ni le froid. En hiver elle persiste sous la forme d’une rosette de feuilles. Elle peut atteindre 1 mètre de hauteur dans de bonnes conditions de croissance. La reproduction est assurée par les insectes butineurs, bourdons, abeilles, papillons…, on dit que la sauge est une plante entomophile. Pour attirer l’insecte qui repartira chargé de pollen, la sauge dispose de plusieurs atouts : sa couleur, sa forme qui permet de guider l’insecte jusqu’au lieu de production du nectar et son parfum. Une fois l’insecte attiré, la sauge doit lui déposer sa précieuse semence. C’est là que la nature a créé une ingénieuse mécanique, combinant à la fois le système du levier et celui du contrepoids : lorsque l’insecte pénètre profondément dans la fleur, les étamines (organes mâles de la fleur) basculent et le recouvrent de pollen. Quand l’insecte butine une fleur voisine, il transportera inconsciemment le pollen de l’étamine d’une fleur juste éclose au pistil (organe femelle de la fleur) d’une fleur plus mature.

Lutte biologique[modifier]

La sauge officinale Salvia officinalis, bien répandue dans les jardins, présente des vertus insectifuges : une solution de plante fraîche (100 g/litre) permettra de lutter contre le mildiou de la pomme de terre ou en extrait fermenté (1kg de feuilles et sommités fleuries dans 10 litres d’eau diluée à 10%).

En parfumerie[modifier]

Les huiles essentielles de sauge sont employées en parfumerie dans l’élaboration de l’eau de Cologne par exemple. Quant aux feuilles, elles peuvent entrer dans des compositions de pots-pourris ou de coussins parfumés. En Amérique du Nord, les amérindiens se purifient en brûlant de la sauge séchée, ils inhalent un maximum de fumée et s’en frottent les mains et le corps.

Bibliographie[modifier]
  • Au pays des sauges…, Annie-Jeanne et Bernard Bertrand, Eds de Terran.
  • La Lettre des refuges de l’Aisne n°7, Conrad Simone, Eds LPO mars 2007.
  • Guide des fleurs sauvages, sixième édition entièrement revue et augmentée, Fitter R., Fitter A. & Blamey M. Eds Delachaux et Niestlé.
  • Le nom des fleurs, Bonnier G. – Eds Belin
  • Flore complète portative de la France, de la Suisse et de la Belgique, Bonnier G. & Delayens G., Eds Belin.
  • Quelle est donc cette fleur ? Dietmar A., Eds Nathan