Rougegorge familier

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Rougegorge familier Erithacus rubecula - photo © Fabrice Croset

Etymologie[modifier]
  • Nom latin: Erithacus rubecula
  • Nom anglais: European Robin
  • Famille: Muscicapidés
  • Le nom scientifique Erithacus rubecula vient de sa dénomination en grec : eruthakos et du diminutif du mot latin rubor (rouge).
Classification[modifier]
  • Il appartient à la famille des Muscicapidés, regroupant les merles, grives, rossignols, traquets, rougequeues... Son allure est caractéristique de cette famille : bec fin, droit et pointu, tête haute et corps dressé lorsqu'il sautille ou s'arrête brusquement, rondelet et haut sur pattes. Son oeil sombre de grande taille lui permet de rechercher sa nourriture dans la pénombre des broussailles, dès l'aurore ou au crépuscule.
Description[modifier]
  • Longueur : 13-14 cm
  • Envergure : 22 cm
  • Poids : 16 grammes.
  • Longévité : 11 ans (maximum connu).
  • Adultes : Plumage identique chez l'adulte en été et en hiver et chez les deux sexes. Le dessus est brun olive uni, le croupion brun-gris contrastant légèrement avec le brun chaud de la queue. Le front, le tour de l'oeil, les joues et la poitrine sont oranges et séparés du brun olive par un liseré gris bleuté. Le dessous est blanchâtre. Le bec et les pattes sont bruns. Ils ne peuvent être confondus avec une autre espèce.

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Rougegorge familier - photo © Christian Aussaguel

  • Juvéniles : Les jeunes oiseaux (de la sortie du nid à la mue partielle ayant lieu entre juin et septembre) n'ont pas de plastron orange. Ils sont tachetés de roussâtre et de brun noir dessus, avec un dessous roussâtre présentant des liserés bruns. Le bord de leur bec présente des commissures jaunes, caractéristiques des jeunes passereaux. Ils peuvent être confondus avec des jeunes de rossignols ou de rougequeues à front blanc. Ils s'en distinguent par leur queue brun foncé et leur croupion ne présentant pas de roux.

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Rougegorge familier Erithacus rubecula immature - photo © Simon Croxson

  • Il existe plusieurs sous-espècesde rougegorges, se distinguant par leur plumage. Par exemple, sur les îles Britanniques, vit une sous-espèce faisant quelques incursions en France durant l'hiver, dont le dessus est plus olive et le plastron plus vif et plus rouge.
Alimentation[modifier]
  • Le rougegorge familier est insectivore, son régime alimentaire étant principalement composé d'invertébrés : insectes et leurs larves (coléoptères, chenilles, pucerons, perce-oreilles, fourmis, diptères...), des araignées, mille-pattes, cloportes, des vers de terre, de petits mollusques... Le rougegorge les recherche très souvent à terre, dans les feuilles mortes ou sur le sol nu. Perché dans les buissons bas, il observe puis descend saisir sa proie, remonte se percher. Il arpente aussi le sol en sautillant, s'arrêtant brusquement pour s'emparer d'un insecte. En forêt, le rougegorge profite du sol gratté par de gros animaux recherchant leur nourriture : sanglier, blaireau, chevreuil, faisan... Il lui arrive même de suivre une taupe creusant sa galerie pour capturer les vers remontant à la surface.
  • Familier, voire effronté, il profite du travail du jardinier qui ramasse les feuilles mortes ou bêche un coin du potager lui livrant ainsi quantité de proies. Car, quand vient la mauvaise saison, le rougegorge se rapproche volontiers des maisons - jusqu'à y pénétrer ! - pour chercher pitance : déchets de cuisine, tas de compost ou de fumier, mangeoires... Pendant cette saison, son régime est notablement complété par des baies de petite taille : mûres, myrtilles, sureau, if, lierre, fusain, aubépine, troène, cornouiller, viorne,...

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Rougegorge familier dans sureau noir - photo © J. Gouin

Habitat[modifier]
  • Le rougegorge familier a besoin, pour nicher, de végétation basse et touffue, fraîche et ombragée, dont le sol est nu ou recouvert de feuilles mortes. Il se rencontre donc dans les bois de feuillus, de conifères ou mixtes, les taillis et bosquets, les haies denses, les bords de cours d'eau boisés... Les parcs et les grands jardins l'abritent aussi si leur végétation est suffisamment épaisse.
Territoire[modifier]
  • Il défend avec détermination un territoire de 1 600 à 15 000 m2. Le chant, riche et mélodieux, lancé depuis un perchoir bien en vue, sert à le délimiter et à prévenir les conflits. Dans cette défense, le plastron orange joue un rôle fondamental de stimulus visuel. Ainsi, un leurre (un morceau d'étoffe orange, sa propre image reflétée dans un miroir ou une vitre...) peut déclencher les postures d'intimidation du "propriétaire" des lieux : tête relevée, poitrine bombée, flancs agités de secousses. Ces manifestations suffisent généralement à faire fuir l'intrus et les bagarres sont rares. Ce territoire est défendu durant toute l'année, sauf pendant les hivers très rudes. Dans ce cas, l'instinct territorial diminue et, la nuit, des dortoirs communautaires peuvent même être formés.
Nidification[modifier]
  • Formation du couple : La formation des couples a lieu en hiver, pour les oiseaux sédentaires. Pour ne pas être chassée du territoire du mâle qui pourrait la prendre pour un intrus, la femelle adopte alors des positions de soumissions et dissimule son plastron orange. Au printemps, l'accouplement a lieu sans parade nuptiale. Le mâle offre simplement des proies à la femelle de manière symbolique.
  • Nid : Le nid volumineux, fait de feuilles mortes, brins d'herbes, mousses, lichens, et dont la coupe est tapissée de matériaux plus fins (radicelles, crins, laine, plumes...), est construit par la femelle en avril. L'installation se fait généralement au ras du sol, dans une excavation, au flanc d'un talus, dans une souche, sous une touffe d'herbe ou sous une pierre, dans un amas de branches mortes, dans un lierre... Certains nids sont établis dans des endroits originaux : trous de murs, terriers de lapin, pots jetés dans les broussailles.
  • Un propriétaire de Refuge LPO en Vendée nous signale des nids construits dans un vieux chapeau et dans la poche d'une veste oubliés dans un cabanon !
  • Couvées : Deux couvées par an, parfois trois, de 5 à 6 oeufs blancs tachetés de brun-roux, sont incubées par la femelle seule durant 12-15 jours. *Jeunes : Les oisillons, nidicoles, ne pèsent que 2g à l'éclosion. Ils pèseront 15g à leur sortie du nid (au bout de deux semaines environ). Ils sont ensuite encore alimentés par le couple (le mâle seul si la seconde ponte a débuté) pendant deux à trois semaines.

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Nid du rougegorge familier - photo © Charles Gratien

Répartition[modifier]
  • Toute l'Europe, de Gibraltar au Nord de la mer Baltique, jusqu'à l'Oural. En France, c'est l'une des espèces nicheuses le plus largement répandues. Il est visible partout en France, toute l’année.
Migration[modifier]
  • Migrateur partiel: les oiseaux d'Europe centrale et septentrionale passent l'hiver dans l'ouest ou le sud, tandis qu'ailleurs ils sont plutôt sédentaires. La migration s'effectue de nuit, en solitaire ou en très petits groupes. Pendant le jour, les migrateurs se reposent et recherchent leur nourriture. S'il peut arriver qu'un hivernant soit fidèle à un site pendant plusieurs années, les oiseaux que l'on observe chez soi d'une année sur l'autre sont généralement des individus différents.
Statut[modifier]
  • Espèce intégralement protégée (loi sur la protection de la nature du 10 juillet 1976)
  • Sont interdits sur tout le territoire national et en tout temps, la destruction ou l'enlèvement des oeufs et des nids de rougegorges, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la naturalisation de rougegorges ou, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat.Malgré cela, les rougegorges sont encore victimes de braconnage, principalement dans le Midi de la France.
Aménagements du Refuge LPO[modifier]
  • Le rougegorge a besoin de broussailles pour nicher et se nourrir. Pour accueillir ce passereau, une partie du Refuge LPO devra donc être laissée à l'abandon pour que s'y développent les ligneux voire être replantée d'arbres et arbustes. La plantation est à conduire en buissons denses, en fourrés ou en haie libre.
  • Les essences à petites baies sont à privilégier. La mise en place de tas de branches est très favorable; le maintien de lierres est aussi fondamental (abris, nids et nourriture). Pour trouver sa nourriture, surtout en hiver, un tas de compost, de feuilles mortes ou de fumier lui sera d'un grand secours.
  • Il est impératif d'éviter l'utilisation de pesticides ou engrais chimiques et de pratiquer des méthodes de jardinage écologiques. Le rougegorge familier est directement concerné par la contamination de l'environnement car il est grand consommateur d'insectes et de vers et fréquente souvent les potagers en hiver. Les aménagements du Refuge LPO en faveur du rougegorge ne manqueront pas de profiter à bien d'autres espèces: Fauvette à tête noire, Accenteur mouchet, Troglodyte mignon, Hérisson d'Europe.
Bibliographie passereaux[modifier]
  • Alström P., Colston P. & Lewington I. (1992) -Guide des oiseaux accidentels et rares en Europe- Edition Delachaux et Niestlé.
  • Byers C., Olsson U. & Curson J. (1995) -Buntings and sparrows- Edition Pica press.
  • Beaman M. & Madge F. (1998)-Guide encyclopédique des oiseaux du Paléarctique occidental- Edition Nathan.
  • Clement P., Harris A. & Davis J. (1993)-Finches and Sparrows- Edition Helm.
  • Cramp S., Simmons K.E.L. & Perrins C.M. (éd) (1977-1994)-The Birds of the Western Palearctic (9 vol)- Edition Oxford University Press.
  • Delin H. & Svensson L. (1992)-Guide photographique des oiseaux d'Europe- Edition Bordas
  • Géroudet P. (1998)-Les Passereaux d'Europe- Edition Delachaux et Niestlé.
  • Harrap S. & Quinn D. (1996)-Tits, Nuthatches & Treecreepers- Edition Helm.
  • Jonsson L.(1994)-Les oiseaux d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-orient-Edition Nathan.
  • Lefranc N.(1993)-Les pies-grièches d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient-Edition Delachaux et Niestlé.
  • Madge S. & Burn H.(1991)-Crows and Jays-Edition Helm.
  • Peterson R., Mountfort G., Hollom P. (1994)-Guide des oiseaux de France et d'Europe-Edition Delachaux et Niestlé.
  • Svensson L.(1992)-Identification Guide to European Passerines-4e édition- Edition Stockholm.
  • Svensson L., Mullarney K., Zetterström D. & Grant P.J. (2012)-Le guide ornitho-Edition Delachaux et Niestlé.