Plantes

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  • Scabieuse Scabiosa sp Monts Kaçkar Turquie (photo Nicolas Macaire LPO)
  • Panicaut de mer Eryngium maritimum (photo Nicolas Macaire LPO)
  • Ophrys pseudoscolopax (photo Cédric Mroczko)
Origine de la protection des plantes[modifier]

La mise au point scientifique puis l'approbation et la publication légale de listes d'espèces végétales protégées sont l'aboutissement d'un processus de réflexion et de luttes permanentes qui remontent à plus d'un siècle. Sans chercher les origines profondes qui furent sans doute d'abord sentimentales, souvent liées à l'anéantissement des forêts et des grands arbres, on doit souligner que, dès les années 1820, Jacques Arago s'insurgeait contre le massacre d'arbres géants dans le Pacifique ; cette époque est celle où Rauch se préoccupe du problème en France. Mais c'est peut-être l'exemple d'une petite orchidée, Hammarbya paludosa (L.) O.Kuntze, s'éteignant à la suite de l'assèchement des marais, qu'il faut retenir comme l'une des toutes premières inquiétudes spécifiques (de Schoenefeld à Fontainebleau, le 17 août 1855).

En 1863, Crépin en Belgique, en 1865 Netto pour le Brésil, en 1888 Genty pour le Jura (dans le cadre de l'Association pour la protection des plantes fondée en 1883), Brandicourt pour la Somme en 1892, constatent des extinctions, des raréfactions. L'une des premières mesures administratives fut probablement un arrêté du préfet de la Savoie interdisant l'arrachage des cyclamens sauvages (1890). Une démarche concernant le "génépy" (1894) ne sera guère couronnée de succès qu'en 1904, pour les seules Alpes-Maritimes, au travers d'un arrêté préfectoral interdisant arrachage, transport, colportage de plantes tels "saxifrages, génépis, edelweiss, lys...". Mais ces textes n'eurent, semble-t-il, que bien peu d'effet.


Loi sur la protection de la nature 1976[modifier]

Il faudra attendre la loi de 1976 sur la protection de la nature pour qu'en France s'élabore une liste nationale d'espèces végétales protégées (arrêté du 20 janvier 1982 concernant environ 450 taxons de végétaux vasculaires). De portée très irrégulière selon les espèces (exceptions relatives aux "parcelles habituellement cultivées" et à divers végétaux pour lesquels des autorisations de récolte peuvent être accordées) cette liste, établie à partir des travaux engagés en 1973-1974 (colloque d'Arc-et-Senans), a néanmoins constitué une base qui a été réactualisée par l'arrêté du 31 août 1995. Dès 1986, une première "liste régionale, complétant la liste nationale", fut publiée (Corse), suivie actuellement de 19 listes de régions métropolitaines.

Certaines d'entre elles incluent des Bryophytes et des Lichens, parfois des plantes marines. Les listes en cours d'élaboration pour certaines grandes régions du Midi devraient apporter une couverture métropolitaine totale ; Réunion, Guadeloupe, Martinique, en tant que départements d'outre-mer, possèdent leurs listes, de même que certains départements de l'hexagone.

Perspectives d'avenir[modifier]

On peut souhaiter que la panoplie des mesures, souvent internationalement harmonisées en Europe, protection des espèces comme protection des espaces où elles vivent, contribue à enrayer les régressions qui, pour beaucoup de taxons (arvicoles, hygrophiles, littoraux), ne semblent pas s'être ralenties dans les deux dernières décennies.

Source[modifier]
  • Aymonin Gérard G. (1995) - Inventaire des plantes protégées en France - Nathan / MNHN