Pelouse sèche pour orchidées

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  • Serapias langue Serapias lingua - photo © Nicolas Macaire LPO
  • Orchis singe Orchis simia - photo © Nicolas Macaire LPO
  • Orchis bouc Himantoglossum hircinum - photo © Nicolas Macaire LPO

Les pelouses sèches sont généralement des milieux semi-naturels qui se développent sur des sols calcaires, souvent en forte pente (coteaux) et émaillés d’affleurements rocheux. Ces sols sont pauvres en éléments minéraux nutritifs, peu profonds et ne retiennent pas l’eau. Suivant la profondeur du sol et l’exposition, on trouve des pelouses plus ou moins sèches et donc plus ou moins rases. Les pelouses sèches ou calcicoles subissent un éclairement intense et une période de sécheresse estivale.

Les pelouses sèches sont issues de modes de gestion agricoles extensifs aujourd’hui en perte de vitesse (pâturage extensif, fauche sans fertilisation). Après leur abandon, la dynamique naturelle de la végétation les conduits vers des formations d’abord arbustives puis boisées par la fermeture du milieu.


Différents types de pelouses sèches[modifier]

Suivant les conditions écologiques, les pelouses sèches peuvent se classer en 6 groupements végétaux différents :

  • Pelouses pionnières sur dalles et rochers calcaires : On y note la présence de plantes éparses et très dispersées.
  • Pelouses à fétuques : Forme originelle de pelouse sèche avant l’arrivée de l’homme. Elles regroupent des plantes pionnières des pentes exposées au sud.
  • Pelouses à brome dressé (brome érigé) : La présence de cette graminée indique un sol moins superficiel et plus mature que celui des pelouses à fétuques.
  • Pelouses denses à brachypode penné (mésobromion) : Sur affleurements calcaires. Avec des conditions moins arides et un sol plus profond que les pelouses à fétuques ou à brome. Souvent caractéristiques des pelouses en voie d’abandon.
  • Pelouses sablo-calcaires : Sur sables silico-calcaires. Ce type de milieu est plus répandu dans le sud de la France mais est en forte régression.
  • Ourlets et fructicées calcicoles : Ce sont des zones de transition naturelle entre la pelouse à brachypode et la forêt calcicole dense.
Gestion des pelouses sèches[modifier]

Autrefois entretenues par des activités pastorales, les pelouses calcaires ont tendance à s’embroussailler. La fermeture du milieu entraîne la disparition d’espèces remarquables, souvent protégées comme certaines orchidées. Pour préserver les espèces d’insectes, d’oiseaux et de plantes associées aux pelouses sèches, une bonne solution peut-être de pratiquer un pâturage extensif tournant par des moutons. Vous pouvez également pratiquer un fort pâturage (jusqu’à 7 moutons/ha) pendant une très courte période en automne et début d’hiver. Pour les parcelles fortement enfrichées, le pâturage pourra être précédé d’un débroussaillage manuel ou mécanique. La flore est souvent plus intéressante après ce fort pâturage et peut le rester pendant quelques années (jusqu’à 10 ans). Dans tous les cas, il est préférable d’employer des troupeaux et des outils plutôt qu’un défrichage par le feu (brûlis) qui s’avère très néfaste pour les invertébrés.

Le pâturage extensif par des races rustiques offre plusieurs avantages :

  • Il participe à la sauvegarde d’espèces locales rares d’animaux rustiques ;
  • Ces races rustiques nécessitent peu d’entretien et sont habituées à vivre librement à l’extérieur ;
  • La gestion du milieu est écologique.
Quelles races de moutons utiliser ?[modifier]


La Réserve Naturelle des Vallées de Grand-Pierre et Vitain (41), utilise par exemple des moutons Solognots (race rustique) pour la gestion de ses 12 ha de pelouses calcicoles. A titre indicatif la charge préconisée dans cette réserve est de 0,75 UGB (Unité Gros Bétail par hectare et par an – 1 mouton = 0,16 UGB), cependant chaque site est particulier. Vous devez adapter la charge et le mode de gestion au site choisi et l’utilisation d’animaux nécessite un suivi du milieu et du bétail ! D’autres races rustiques de moutons peuvent être utilisées comme le Scottish Black Face, utilisé et en vente à la LPO, le Shetland, le Mouton de Ouessant, le Charmois, le Berrichon de l’Indre ou encore le Mergeland (utilisé en Belgique).
Sachez enfin que les chèvres semblent particulièrement adaptées au débroussaillage car elles s’attaquent spécialement aux ligneux (y compris les épineux) mais doivent être gardées par un berger !

Image:Scottish_black_face_6_Nicolas_MacaireBR.jpg Image:Scottish_black_face_Nicolas_MacaireBR.jpg Image:Scottish_black_face_Moeze_1_Nicolas_MacaireBR.jpg

Moutons de race rustique Scottish Black Face - photos © Nicolas Macaire LPO

Faune et flore caractéristiques[modifier]
  • Faune

Les pelouses sèches constituent des refuges pour bon nombre d’espèces animales : Dans le nord de la France par exemple, on trouve dans ce type d’habitat des populations reliques de mantes religieuses, espèce plutôt méridionale. Les oiseaux caractéristiques de ce milieu sont : Le busard Saint-Martin (en chasse), l’oedicnème criard, le pipit rousseline, le pipit des arbres, le traquet motteux, le traquet oreillard (dans le sud), le tarier pâtre, l’alouette lulu, l’alouette calandrelle et le bruant ortolan. On trouve également le lézard vert et de nombreux invertébrés : Des escargots qui recherchent les terrains calcaires pour leurs coquilles et des araignées qui ont spécialement une prédilection pour les pelouses. Certains papillons notamment les argus (Argus bleu céleste Lysandra bellargus et l’argus Plebejus argus) fréquentent un tapis herbacé ras de 0,5 à 4 cm seulement !

  • Flore

Les pelouses sèches sont composées de végétaux spécifiques comme l’Anémone pulsatille, diverses fétuques, le Brome dressé, le Brachypode penné ; Les arbustes colonisateurs comprennent souvent le genévrier, la viorne et diverses Rosacées épineuses comme les églantiers sauvages, le prunellier ou l’aubépine monogyne. Les orchidées sont exceptionnellement bien représentées : certaines pelouses hébergent jusqu’à 20 espèces différentes ! Toutes ces plantes caractéristiques des terrains secs sont appelées xérophiles.

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Anémones pulsatille - photo © Cédric Mroczko

Des pelouses calcicoles gérées par la LPO[modifier]


Dans le Puy de Dôme (63), la municipalité de Cournon d’Auvergne a fixé en 1992 un arrêté de biotope afin de protéger ses pelouses sèches. Dès 1993, une convention de gestion du site a été signée avec la LPO Auvergne. En 2002 il y avait désormais 50 ha de pelouses abritant une flore exceptionnelle : Inule variable, Astragale de Montpellier, Bugrane naine (protégées au niveau national) ; Epiaire d’Héraclée, Lin d’Autriche, Androsace allongée, Carline à feuille d’Acanthe, Ail jaune, Liseron de Biscaye et Liseron rayé (protection régionale). Parmi les oiseaux, le bruant ortolan est une espèce nicheuse caractéristique de ce milieu. Pour tous renseignements et visites du site, contactez la LPO Auvergne au 04 73 36 39 79.


Les orchidées des pelouses calcicoles[modifier]

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Orchis pourpre Orchis purpurea - photo © Nicolas Macaire LPO

On trouve en France entre 150 et 160 taxons d’orchidées sauvages qui occupent divers habitats : milieux secs (pelouses), milieux humides (prairies humides) ou encore les milieux forestiers. Quelques unes apprécient les sols acides, d’autres apprécient les sols basiques (ou calcaires). Plusieurs orchidées poussent sur les sols calcaires : les ophrys (abeille, araignée, mouche etc…) et les orchis (militaire, singe, pyramidal, homme-pendu etc…) sont les plus typiques de ce milieu.

La Société Française d'Orchidophilie (SFO)[modifier]

La SFO en quelques mots

Fondée en 1969, la Société Française d'Orchidophilie est agréée par le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable au titre de la Protection de la Nature et de la Qualité de la Vie. Riche d'environ 1 500 membres, elle rassemble les amateurs et les spécialistes et jouit d'une audience planétaire.

Ses multiples activités sont centrées sur :

  • la connaissance et la protection des Orchidées sauvages de France et du monde,
  • le développement de la culture des Orchidées par semis ou multiplication par méristèmes,
  • pour le bonheur d'assister à leur épanouissement et en vue d'enrayer la disparition de certaines espèces.


POUR ALLER PLUS LOIN
Voir le site de la Société Francaise d'Orchidophilie SFO