Loutre commune

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Image:Loutre_RSPB_images_1041523.jpg

Loutre d'Europe Lutra lutra - © RSPB images

Etymologie[modifier]
  • Nom latin: Lutra lutra
  • Nom anglais : Eurasian Otter
  • Famille: Mustélidés
Description[modifier]
  • Longueur tête + corps mâle : 60-90 cm
  • Longueur tête + corps femelle: 59-70 cm
  • Longueur à la naissance : 15 cm
  • Longueur queue mâle : 36-47 cm
  • Longueur queue femelle: 35-42 cm
  • Poids moyen mâle : 10 kg
  • Poids moyen femelle: 7 kg
  • Longévité : 11-15 ans

Remarquablement adaptée à la nage, la loutre est dotée d’une fourrure épaisse et imperméable à l’eau. Sa queue, très musclée, large et épaisse à la base se termine en pointe. Elle est recouverte de poils tout comme le corps dont elle semble le prolongement naturel. Sa tête, aux yeux petits et vifs, est aplatie, avec un museau camard orné de longues vibrisses. Les pattes courtes et puissantes possèdent 5 doigts munis de griffes. Une membrane interdigitale les relie.

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Loutre d'EuropeLutra lutra - © RSPB images

Distribution[modifier]

Toute l’Europe sauf l’Islande.

Habitat[modifier]

Bien que la loutre puisse s’aventurer à l’intérieur des terres, son habitat est étroitement lié au milieu aquatique. Les lacs, les étangs, les marais, les rivières et les fleuves à débit lent sont autant de biotopes convenant à son installation à condition que leurs eaux soient claires et oxygénées, exemptes de pollution et qu’elles offrent suffisamment de ressources alimentaires. Toutes ces exigences expliquent, en partie, les difficultés qu’elle a pour subsister aujourd’hui, alors qu’elle bénéficie d’une protection totale. Elle peut aussi s’installer dans les estuaires ou en bordure des côtes, cherchant sa nourriture en mer. En montagne, si elle trouve un milieu favorable, elle peut monter jusqu’à 2000 mètres, parfois plus.

Biologie, reproduction[modifier]
  • Comportements : Méfiante et craintive, la loutre est essentiellement active la nuit ou au crépuscule. Sa nage, rapide et silencieuse, est empreinte d’une extraordinaire souplesse et d’une merveilleuse élégance que sa démarche pataude sur la terre ferme ne laisse pas soupçonner. Pour se propulser, elle utilise l’action combinée de ses pattes postérieures et de sa queue, ce qui explique la puissante musculature de cette dernière. Sous l’eau, une particularité anatomique lui permet d’obturer ses narines et ses oreilles. Cependant, n’étant pas totalement amphibie, elle ne peut rester immergée plus de quelques minutes sous peine de périr asphyxiée. Malgré sa prudence, la loutre est un animal au tempérament enjoué facétieux qui aime jouer et s’ébattre joyeusement dans l’eau. Elle apprécie tout particulièrement de plonger en se laissant glisser sur le ventre du haut des berges herbeuses ou enneigées. Il faut aussi noter l’attrait particulier qu’exercent sur elle les petites éminences de couleur claire : pierres plates, souches, petits îlots de sable… Elle utilise ces différents emplacements pour déguster ses proies, déposer ses déjections (appelées épreintes), faire sa toilette et même quelquefois pour « affûter » ou s’y reposer.
  • Reproduction : Il ne semble pas que les loutres aient une période d’accouplement bien déterminée, les connaissances actuelles sur ce sujet sont assez limitées. Cependant, bien que l’on puisse trouver des jeunes en toute saison, c’est au printemps que les naissances sont plus fréquemment observées. La durée de gestation étant de 9 semaines, c’est donc vers le milieu ou la fin de l’hiver qu’aurait lieu le rut principal. La loutre n’a généralement qu’une seule portée de 2 à 4 petits par an que la femelle élève seule. Elle met très rarement bas dans sa catiche, préférant s’installer bien au sec à quelque distance de l’eau dans un terrier abandonné, un creux d’arbre, un tas de bois ou de fagots. Au moment du sevrage, la femelle ramène sa progéniture à la catiche et commence à l’initier à la pêche. Les jeunes, même s’ils deviennent indépendants vers 8 ou 9 mois, n’en continuent pas moins de vivre avec la mère ou à proximité jusqu’à la prochaine époque d’accouplement.
Nourriture[modifier]

La loutre est un animal essentiellement piscivore, mais, selon les circonstances, elle peut varier son menu avec des batraciens, des rongeurs, des oiseaux aquatiques et même des insectes et des invertébrés. Elle chasse le plus souvent à vue, sillonnant la rivière d’une rive à l’autre. Mais son procédé de pêche favori consiste à plonger bruyamment pour effrayer le poisson qui se réfugie sous la berge où elle n’a plus qu’à le saisir. Elle absorbe en moyenne 800 grammes à 1 kg de nourriture par jour, ce qui est sans commune mesure avec les affirmations fantaisistes qui prétendent qu’elle dévore son propre poids de poisson en une seule journée.

Menaces[modifier]
  • Trafic routier
  • Pollution de l'eau
  • Perte de l'habitat : canalisation des rivières, bétonnage des rives...
  • Raréfaction de la nourriture
  • Noyade dans les nasses à homards et filets à anguilles
  • Les jeunes sont parfois tués par les chiens.
Statut[modifier]
  • Espèce intégralement protégée (Protection nationale de l’espèce et de son habitat (arrêté du 23 avril 2007 publié le 10 mai 2007) Article L.411-1 du Code de l’Environnement).
Bibliographie[modifier]
  • La loutre d'Europe - Etienne P. - Edition Delachaux & Niestlé, Lausanne - Paris
  • Guide des traces d'animaux, tous les indices de la vie animale - Bang D. & Dahlström P. (1996) - Edition Delachaux & Niestlé, Lausanne- Paris
  • L'encyclopédie des traces d'animaux - Chazel P., Da Ros M. - Edition Delachaux & Niestlé, Lausanne - Paris
  • Guide complet des mammifères d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Moutou F., Zima J., Haffner P., Aulagrier S. et Mitchell-Jones T. (2008) - Edition Delachaux & Niestlé- Paris.
  • Guide complet des Mammifères de France et d'Europe, plus de 200 espèces terrestres et aquatiques - Macdonald D., Barrett P. (1995) - Edition Delachaux & Niestlé, Lausanne - Paris
  • Mammifères - Dupérat M. (1990) - Edition Arthaud, Chamalière.
  • Mammifères sauvages d'Europe – Hainard R. – Edition Delachaux et Niestlé.