Gîte à insectes

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Hôtel à insectes - photo © Jean-Luc Dolmaire CG 92

Pourquoi poser des gîtes à insectes ?[modifier]

Les insectes ont besoin d’abris pour y construire leur nid, pour passer l’hiver ou simplement la nuit ou le jour. Un jardin naturel comportant à la végétation sauvage variée et recelant de nombreux micro-milieux (bois morts, mousses, pierres, feuilles mortes, etc...) offre suffisamment d’abris. Il est alors superflu de poser des nichoirs. Cette démarche se justifie dans trois cas :

  • Si le milieu est déséquilibré, avec une ressource importante de nourriture mais peu de sites pour s’abriter ou nidifier. C’est fréquent en milieu urbain, où les jardins sont petits et souvent fleuris. La ressource en nectar est importante, mais les insectes qui s’en nourrissent manquent de sites de nidification.
  • Si l’on veut artificiellement augmenter la densité de certains insectes. C’est le cas dans un potager cultivé de façon biologique, où le jardinier aura intérêt à attirer certains prédateurs ou parasites pour contrôler les déprédateurs de ses cultures.
  • Si l’on veut pouvoir observer facilement certains insectes, qui sinon seraient très difficiles à repérer dans la végétation du jardin. C’est très utile dans le cadre d’activités de découvertes, ou simplement pour le plaisir de mieux connaître les moeurs des insectes. Voici quelques nichoirs et abris simples à confectionner et très régulièrement occupés par les insectes.

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Petite maison à insectes fabriquées dans un cageot, avec pots de terre cuite bourrés de foin, brique et tiges de bambous - photo © Joëlle Gouin

Quelles espèces occupent les gîtes ?[modifier]

En fonction du modèle de gîte, il sera possible d'attirer et de protéger les abeilles et les guêpes solitaires des genres Symmorphus, Sapyga entre autre. D'autres insectes occupent d'autres formes de gîtes comme les coccinelles, les chrysopes et il existe même une ruche pour les bourdons !

La bûche percée[modifier]

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Exemple de buche percée - photo © Joëlle Gouin

De nombreux insectes, en particulier des abeilles et des guêpes solitaires inoffensives, utilisent les galeries creusées dans le bois mort par les larves d’insectes xylophages (c’est-à-dire se nourrissant de bois). Une simple bûche de bois dur fendue en deux et percée de trous de différents diamètres, de 2 mm à 15 mm, est bien vite adoptée par ces espèces. Les trous ne doivent pas traverser le bois, sinon ils ne seraient pas occupés. Des morceaux de bois de charpente de dimension convenable peuvent être utilisés, à condition qu’ils n’aient jamais été traités. Il faut utiliser du bois dur (chêne, hêtre, charme, châtaignier...) et éviter les bois blancs ou de résineux (peuplier, pin, sapin...) qui gonflent à l’humidité. Ce nichoir se pose ou se suspend à proximité des parterres de fleurs, jusqu’à 2 m de hauteur, à l’abri des vents dominants.

Botte de tiges[modifier]

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Exemple de botte de tiges en bambou suspendues dans un arbuste - photo © Joëlle Gouin

Dans la nature, les tiges sèches creuses (graminées, ombellifères...) ou remplies d’une moelle tendre et facile à creuser (sureau, ronce, framboisier...) sont fréquemment occupées comme abris journaliers, pour l’hiver, ou pour nidifier. Il suffit de confectionner des bottes de 10 à 20 tiges de 20 cm de longueur environ en liant ensemble avec de la ficelle ou du fil de fer. Le bambou, solide, de diamètres variés et aux noeuds espacés, convient bien pour ce type de nichoir. Les tiges creuses doivent être bouchées à une extrémité ou en leur milieu pour être utilisées par les insectes. Il faut soit utiliser les noeuds naturels, soit tremper l’une des extrémités de la botte dans de l’argile délayée dans un peu d’eau. Les bottes peuvent être fixées par deux sur un petit piquet, l’une horizontale, l’autre verticale, et réparties dans les parterres de fleurs ou au potager.

Nichoir-boîte[modifier]

La durée de vie des bottes de tiges est très courte, deux ou trois ans au plus. Il est possible de construire une boite en bois dans laquelle les tiges sont rangées en les tassant. Les avantages sont nombreux. La longévité des tiges est largement augmentée. Il suffit de remplacer chaque année, au cours de l'été, les tiges utilisées l’année passée et encombrées de vieilles cellules. Le nichoir devient permanent et sa durée de vie est celle de la boite en bois. Il n’est plus nécessaire d’utiliser des tiges creuses fermées à une extrémité, le fond de la boite jouant le rôle de bouchon. Le nichoir-boite se place comme la bûche percée.

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Nichoirs-boîtes - photos © Aymeric Delporte LPO & Alain Hiver

Pot à perce-oreille[modifier]

Il s’agit d’un grand classique du jardin biologique. Son principe est simple : les perce-oreilles vivant la nuit et se réfugiant le jour dans des endroits sombres et frais, ils colonisent rapidement des pots de fleurs renversés remplis de foin (ou de paille) légèrement humide et peu tassé suspendus dans les endroits où ils sont nombreux. Gros mangeurs de pucerons, il n’y a qu’à déplacer au cours de la journée l’abri dans un arbre ou un parterre envahi de pucerons. Lorsque le problème est résolu, il suffit de remettre le pot à sa place primitive. C’est une manière efficace d’augmenter artificiellement le nombre de prédateurs des pucerons du jardin pour limiter leurs populations. Pour que le système fonctionne bien, il faut que le bas du pot suspendu touche la végétation afin que les perce-oreilles puissent circuler facilement.

Gîtes pour abeilles solitaires[modifier]

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Gîte abeilles solitaires type boîte aux lettres fermé - photo © Nicolas Macaire LPO.

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Le même gîte ouvert, montrant les larves occupant les tubes en verre - photo © Nicolas Macaire LPO

Ce type de gîte est très intéressant du point de vue pédagogique lors d'animations nature avec des enfants!

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Une pierre de tuffe perforée peut aussi faire l'affaire des abeilles solitaires. photo © Nicolas Macaire LPO

Où poser les gîtes ?[modifier]

Ce gîte se pose ou se suspend à proximité des parterres de fleurs, jusqu’à 2 m de hauteur, à l’abri des vents dominants. Il peut être fixé sur un piquet de clôture, ou encore un pieux au milieu d’un parterre d’herbes folles.

Nettoyage[modifier]

Les gîtes à insectes ne nécessites aucun nettoyage particulier. Il faut impérativement utiliser du bois brut non traité pour ne pas faire fuir les insectes.

Bibliographie[modifier]
  • Un petit monde à protéger chez soi par V. Albouy, L'OISEAU magazine n°46, rubrique Refuges LPO.
  • Les insectes, amis de nos jardins par V. Albouy et J.P. Delfino, Edition Edisud.
  • Dossier de la Gazette des Terriers "Créer des refuges à insectes", Fédération nationale des clubs CPN-Connaître et Protéger la Nature.
  • Le jardin idéal des bêtes par H. Rogner et M. Rogner, Terre vivante.
  • Guide des insectes par W. Dierl et W. Ring, Edition Delachaux et Niestlé.
  • Mieux connaître les insectes par G. Chauvin, Edition Gisserot.