Effraie des clochers

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Effraie des clochers Tyto alba - photos © Jean-Jacques Carlier

Etymologie[modifier]
  • Nom latin : Tyto alba
  • Nom anglais : Barn Owl
  • Famille : Tytonidés
Identification[modifier]
  • Longueur : 33-39 cm
  • Envergure : 80-95 cm

Ne peut être confondue. Elle a des yeux noirs, une tête blanchâtre en forme de cœur et les parties inférieures blanches tachetées. Les parties supérieures des ailes et de la queue sont chamois dorées finement ponctuées de gris pâle, blanc et noir. Le dessous des ailes est entièrement blanc. Les effraies ont de longues pattes entièrement emplumées. (Faire cependant attention à l’apparence très pâle des autres espèces de chouettes observées dans les phares de voitures).

Son cri bien connu est un long chuintement sonore, souvent lancé en vol. Il ne peut être confondu avec l’appel strident « ki-wick » lancé par la Chouette hulotte dans l’obscurité. L’effraie des clochers ne « hullule » pas mais possède d’autres cris, souvent utilisés au nid.

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Effraie des clochers Tyto alba - photo © Patrick Pernin

Répartition et habitat[modifier]

L’effraie des clochers est présente sur presque toute la planète (espèce cosmopolite), essentiellement dans les zones tropicales et subtropicales mais également dans les régions aux températures plus modérées en Europe et Amérique du Nord. En Europe, les effraies écossaises sont les nicheuses les plus nordiques du monde. En France, elles fréquentent les habitats de plaines ouvertes avec des prairies sèches, généralement avec des arbres (bordures boisées) avec spécialement la présence de fermes. Les jeunes plantations forestières et les bas versants des collines offrent des habitats favorables mais à court terme.

Nourriture et chasse[modifier]

L’effraie des clochers est essentiellement nocturne mais peux chasser avant l’obscurité complète et au lever du soleil, surtout quand elle nourrie les jeunes. Elle chasse aussi de jour en hiver. En Europe, les micro mammifères représentent 90% des proies, surtout les campagnols agrestes suivis des mulots et des rats surmulots, mais il y a des variations régionales et saisonnières.

Les proies sont avalées en entier avec les éléments indigestes (poils, os, dents, plumes etc…) puis régurgitées en larges pelotes noires et lisses s’accumulant sur les sites de nidification et les reposoirs diurnes. L’effraie des clochers chasse souvent d’un perchoir exposé (piquet de clôture), mais aussi en vol. Elles ont une ouïe exceptionnelle et peuvent trouver leur proie seulement au son.

Nidification[modifier]

L’effraie utilise de préférence des sites de nidification traditionnels, des trous dans les arbres ou les constructions peu fréquentées comme les granges et les édifices abandonnés, ruines et dans certaines zones, mines, falaises et carrières. Les nichoirs sont utilisés dans des circonstances favorables (voir ci-dessous). La taille des pontes et le succès de nidification dépend de la disponibilité des proies principales, il peut donc y avoir des variations considérables d’année en année sur les performances de la nichée. Quatre à sept œufs blancs sont pondus à intervalles de deux ou trois jours. L’incubation se termine au bout de 30-31 jours et la femelle commence à couver dès le premier œuf. Par conséquent, les éclosions ont deux à trois jours d’intervalle et montrent différents stades de développement : le plus jeune peut mourir si la nourriture vient à manquer. Les jeunes oiseaux volent à 50-55 jours.

Deux nidifications peuvent être menées par année. Environ 75% des jeunes meurent la première année : pour les autres, l’espérance de vie est de un à trois ans. L’oiseau le plus âgé connu en Europe avait plus de 21 ans et il y a plusieurs mentions d’oiseaux ayant entre 12 et 17 ans.

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Effraie des clochers Tyto alba - photo © Philippe Prigent

Déclin[modifier]

L’effraie des clochers a déclinée depuis le 19ième siècle, mais plus spécialement ces 30 dernières années. En Angleterre, par exemple, cela semble évident au niveau local. L’effraie des clochers est cependant difficile à recenser au niveau national car sa répartition est fragmentée et les données incomplètes. Le déclin est estimé à plus de 50% depuis 30 ans en Angleterre et Ireland. Un nouveau recensement de la population sur trois ans a débuté en 1995. Il est organisé par le British Trust for Ornithology (BTO) et Hawk & Owl Trust. En France, il n’y a pas d’étude nationale sur sa population, mais il semble que la tendance soit légèrement à la baisse ces dernières années, notamment dans l’est.

Menaces[modifier]

Les raisons de ce déclin à long terme sont complexes. Ces trente dernières années, la perte des secteurs de chasse et les modifications des pratiques agricoles en sont probablement les causes principales. Les prairies et les haies bordant les champs disparaissent, les prairies à foin sont ensilées et de plus en plus de petites parcelles marginales sont remembrées. La chouette effraie survie bien aujourd’hui dans les zones d’élevage agricole. Elle semble également bien se porter (mais à court terme) dans les secteurs de jeunes plantations de conifères qui lui procurent temporairement une véritable mine d’or de nourriture par les populations de campagnols.

D’autres facteurs aggravent encore sa situation comme la perte des sites traditionnels de nidification (et des gîtes diurnes) ainsi que la disparition des vieilles haies boisées et des vieilles constructions agricoles, démolies, modernisées et converties pour d’autres usages.

La « seconde génération » de rodenticides, comme la bromadiolone sont plus toxiques pour la chouette effraie que la « première génération » de poisons et ne devraient plus être employés en agriculture dans les zones où elle est présente. Il y a également quelques persécutions illégales directes comme la capture des jeunes au nid. L’effraie des clochers est sensible aux longs hivers rigoureux, particulièrement aux périodes prolongées d’enneigement.

Comment l’aider ?[modifier]

Laissez la vivre librement ! Les couples existants ainsi que leurs nichées (et les gîtes diurnes) doivent être protégés au maximum du dérangement. Ne visitez pas les nids sauf absolue nécessité. Dans la mesure du possible, considérez les édifices agricoles où elle niche comme des zones isolées et réduisez vos activités à proximité. Ne vantez pas leur présence à d’autres personnes.

Il arrive que l’effraie des clochers se noie dans des bassins remplis d’eau. Cela peut être évité en utilisant un paillasson à demi immergé ou bien un grillage plongeant dans l’eau qui l’aidera à remonter.

Protéger les sites de nidification[modifier]

Ne coupez pas les arbres utilisés pour sa nidification et comme reposoirs diurnes. Dans la mesure du possible, évitez toutes intervention et rénovation sur les édifices utilisés par l' effraie. Si cela est impossible, contactez la LPO qui pourra vous conseiller sur la démarche à adopter : pose de nichoirs, solution alternative pour la couvée.

Nouveaux sites de nidification[modifier]

Dans les endroits où l’effraie des clochers est présente, et où il y a des habitats favorables, la pose de nichoirs peut inciter un couple à élire domicile ou même à adopter un nouveau site moins dérangé. Même les granges modernes et les hangars peuvent être aménagés. (Voir notre fiche pratique « nichoirs pour les rapaces nocturnes » pour plus de détails).

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Effraie des clochers Tyto alba - photo © Patrick Chefson

Habitats[modifier]

L’effraie des clochers a besoin de prairies sèches avec de bonnes populations de petits mammifères, spécialement de campagnols. Les bordures de champs, les bords des cours d’eau et les bandes enherbées le long des bois procurent des zones de chasse idéales. Des études anglaises récentes suggèrent qu’un couple d’effraies a besoin de 20 à 25 km de bordure linéaire, avec plusieurs perchoirs favorables, bien que cela varie suivant les différentes régions.

La mise en place de bandes enherbées de 20 mètres autour des champs peut procurer des zones intéressantes de chasse pour l’effraie. Les bandes peuvent être semées de touffes d’herbes comme la houlque laineuse et le dactyle. Cela formera une litière profonde excellente pour les campagnols. Le fauchage de l’herbe pourra être entrepris en septembre, période où les herbes sont les plus hautes. Si possible, laissez 10% des herbes de la bande enherbée non coupées. Les zones non coupées devront se trouver près des haies ou sur les bordures.

Maintenez également les landes herbeuses, les coins de champs non utilisés et les bordures enherbées autour des champs, spécialement le long des haies et des fossés. Maintenez les piquets de clôture qui servent de perchoirs. Ne coupez pas l’herbe trop ras, trop fréquemment ou plus qu’il n’est nécessaire pour l’accès : maintenez les hautes herbes sur les côtés et des touffes pour les campagnols. Des lisières enherbées peuvent être créées (2-6 mètres de large, plus la bande est large meilleur c’est !) : cela permettra de prolonger les zones de chasse qui existent déjà.

Protection[modifier]

La première priorité est de mieux comprendre les problèmes environnementaux auxquels l’effraie des clochers doit faire face et d’appliquer des mesures de conservation favorables pour ce rapace nocturne. En effet, quand les conditions sont favorables (habitat et nourriture), l’effraie des clochers peut se reproduire rapidement et accroître ses effectifs.

Si vous trouvez une effraie blessée sur le bord de la route, saisissez la avec des gants ou un chiffon par le corps, en faisant attention aux serres, puis mettez la dans un carton avec un journal au fond. N’oubliez pas de perforer le carton pour l’aération. Contactez ensuite la LPO au 05 46 82 12 34 qui pourra vous indiquer les coordonnées du centre de soin le plus proche de votre région.

Statut[modifier]
  • Espèce intégralement protégée (loi sur la protection de la nature du 10 juillet 1976)
  • Population française en régression: elle est estimée entre 20 000 et 50 000 couples nicheurs.
  • Inscrite à l’annexe I de la directive européenne oiseaux 79/409/CE. La destruction des adultes, des sites de nidification des œufs et des poussins est formellement interdite.
Bibliographie[modifier]
  • The barn owl, Bunn D.S., Warburton A.B. & Wilson R. – 1982 – Ed. Poyser.
  • Owls of Europe, Mikkola H. – 1983 – Ed. Poyser.
  • La chouette effraie, Vallée J.L. – 1999 - Ed. Delachaux & Niestlé.
  • Les rapaces diurnes et nocturnes d’Europe, Géroudet P. – 1984 – Ed. Delachaux & Niestlé.
  • Handbook of the birds of Europe, The Middle East and North Africa – The Birds of the Western Palearctic. Volume IV – Tern to woodpeckers, Cramp, Stanley – 1985 – Ed. Oxford University Press.
  • Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de France, Yeatman-Berthelot D. & Jarry G. – 1994 – Ed. Société Ornithologique de France.

     Oiseau.net   http://www.oiseaux.net/dossiers/gilbert.blaising/la.chouette.effraie.html