Chardonneret élégant

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Image:CHARDONNERET_ELEGANT9378_BR.jpg
Chardonneret élégant Carduelis carduelis - photo © Fabrice Croset

Etymologie[modifier]
  • Nom latin : Carduelis carduelis
  • Nom anglais : Goldfinch
  • Famille : Fringillidés

Carduelis carduelis vient de cardus (=le chardon), nourriture favorite de cette espèce. Le terme « élégant » souligne l’harmonie de ses couleurs. Le nom anglais du Chardonneret est Goldfinch = Pinson doré, relatif au jaune des ailes. Il existe deux noms allemands : le premier est Distelfink = Pinson des chardons, le deuxième est Stieglitz qui vient de son cri «sticlitt».

Classification[modifier]

Le chardonneret élégant appartient à la famille des Fringillidés qui regroupe de nombreux passereaux communs comme le Pinson des arbres, le Serin cini, le Verdier d'Europe, la Linotte mélodieuse ou encore le grosbec casse-noyaux, parmi les plus connus. Cet oiseau est bien répandu en France : il est souvent observé en hiver sur les mangeoires des jardins où il recherche des graines.

Description[modifier]

1 - Description simple

  • Longueur : 14 cm
  • Envergure : 21-25 cm
  • Poids: 13 à 19 g

Le chardonneret élégant adulte est facilement reconnaissable à son masque facial rouge et noir, qui lui donne des allures de clown ainsi qu’aux marques alaires jaunes vif. Le chardonneret immature n’a pas de rouge ni de noir à la tête. Celle-ci est marron clair. Les mâles et femelles sont identiques de loin : on dit qu’il n’y a pas de dimorphisme sexuel apparent. Le bec est celui d’un granivore : il est relativement long et fin. Les plumes de la queue (rectrices) sont courtes, noires avec des taches blanches caractéristiques. L’oiseau en vol se distingue à son croupion blanc (partie se situant à la base de la queue). Le chardonneret recherche en hiver des petite graines au sol ou sur les mangeoires plateaux. Le cri caractéristique lancé en vol est un « didelitt » ou « sticlitt ».

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Chardonneret élégant Carduelis carduelis - photo © Christian Aussaguel

2 - Description détaillée
Front (jusqu’au yeux) rouge brillant, avec les lores (zone entre le bec et l’œil) et base du bec noirs. Dessus de la tête noir et ligne noire étroite sur les côtés de la tête, derrière les couvertures auriculaires. Grande tache blanche sur la nuque. Joues blanches avec une tâche marron clair en son centre. Manteau, dos, bande pectorale et flancs marron clair à chamois. Croupion (plumes sus-caudales) blanches. Ailes noires aux extrémités marrons avec une tache blanche au bout. Grandes couvertures jaune vif. Bec rose pâle à blanc avec une toute petite tache noire à l’extrémité. Pattes rose clair.

Il existe une dizaine de sous-espèces décrites dans l’ouest paléarctique avec pour chacune d’entre elles des variations infimes de teintes du plumage et de tailles. En France, trois formes sont reconnues suivant les régions. Les individus du Nord-Ouest se rapportent à la forme C.c. britannica qui semble être plus sombre (Angleterre et Irlande), puis au fur et à mesure que l’on se dirige vers le centre de la France, les individus se rapportent progressivement à la forme type C.c.carduelis (Europe centrale). Puis, en allant vers le sud, les individus se rapprochent au fur et à mesure de la forme C.c.parva (Méditerranée et Afrique du Nord).

Alimentation[modifier]

Le chardonneret est essentiellement granivore. Il recherche en priorité les petites graines des composées (chardons, centaurées, bardanes, séneçons etc…) qu’il trouve essentiellement dans les friches et hautes herbes. Il consommerait ainsi 150 espèces végétales différentes. Il prélève généralement les graines directement sur la fleur. Il se nourrit souvent sur les tournesols. En hiver on le trouve aussi dans les arbres : aulnes et pins. Le chardonneret prélève très rarement des baies. En période de nidification, il peut agrémenter son régime alimentaire de quelques invertébrés : petits coléoptères, diptères, pucerons, chenilles et larves qui servent également à nourrir les jeunes au nid.

Habitat[modifier]

Habitats variés : boisements ouverts, landes à bruyères, bocage, lisières et clairières des forêts, y compris celles de résineux. Il est commun à proximité de l’homme dans les vergers, grands jardins, parcs d’agrément, avenues boisées, cimetières, même au cœur des vastes agglomérations. Le chardonneret élégant apprécie les milieux secs (xérophiles), c’est pourquoi il est si abondant dans les plaines méditerranéennes. En montagne, il ne niche généralement pas au dessus de 1 400 mètres (exceptionnellement 2 000 mètres en Suisse), mais on peut le voir à plus haute altitude après la nidification : par exemple sur les prairies alpines autour des chalets à 2 400 m. Les migrateurs passent les cols et certains ont même été noté jusqu’à 3 554 mètres dans les Alpes !

Répartition et migration[modifier]

Répartition vaste : elle englobe les zones boréales, tempérées et méditerranéennes, depuis l’Afrique du Nord, en passant par l’ensemble de l’Europe, jusqu’à l’Ouest asiatique. En France le chardonneret élégant est assez commun et il n’est exclu d’aucune région, y compris la Corse. C’est l’une des espèces les plus fréquentes de France : la population nationale est comprise dans une fourchette allant de 1 à 5 millions de couples (LPO, 2004). Sa population est croissante ces dernières années (LPO, 2001). Le chardonneret élégant est donc visible toute l’année chez nous (espèce sédentaire ou migratrice partielle), cependant une raréfaction est notée en hiver dans le Nord-Est et les zones montagneuses à cause de la rigueur du climat. En hiver, la population française de chardonnerets est renforcée par les individus migrateurs venus du Nord-Est de l’Europe.

Nidification[modifier]
  • Territoire:

En France, on compte en moyenne 1 couple de chardonneret pour 10 ha (Duboc, 1994). Les densités de ce fringille n’atteignent pas des valeurs extraordinaires, sauf en milieu urbain où il n’est pas rare de trouver plusieurs nids en quelques dizaines de mètres dans les alignements d’arbres ou d’arbustes ornementaux. L’espèce présente alors un certain grégarisme dans les zones d’habitations humaines où le territoire a une valeur restreinte : selon une étude menée par Conder (1948), celui-ci est en moyenne de 250 m² pendant la construction du nid et la période d’accouplement, puis se réduit à 10 m² après la ponte.

  • Chant: du mois de mars à fin août : celui-ci est rapide, entrecoupé de roulades et trilles aiguës, facilement reconnaissable quand on l’a entendu une première fois. Le mâle chante généralement sur un perchoir élevé. La femelle peut aussi chanter à l’occasion.
  • Formation du couple et nid:

Les couples se forment discrètement, vraisemblablement dès l’hiver. La reproduction commence avec l’émission du premier chant au mois de mars. Mâle et femelle choisissent l’emplacement du nid et la construction commence. Celui-ci se situe à l’extrémité d’une branche, une enfourchure d’arbuste, une haie, dans un buisson, toujours à faible hauteur et bien caché dans le feuillage. Le nid du chardonneret est très soigné : c’est une petite coupe profonde, confectionnée de tiges herbacées et de radicelles entrelacées, fixées, maintenues et revêtues à l’extérieur par des soies d’araignées et de chrysalides, des duvets végétaux, des fils, des crins, des brins de mousse, des flocons de laine et de poils y sont ajoutés, parfois une plume, ou des lambeaux de papier et l’intérieur est bien garni de matériaux doux et soyeux, surtout d’aigrettes de composées. Le nid est construit seulement par la femelle en 4 à 7 jours.

  • Œufs et poussins:

La femelle chardonneret pond généralement 5 œufs au mois de mai (plus rarement 4 ou 6). Elle couve pendant 12 jours et c’est le mâle qui vient alors l’alimenter. Après l’éclosion, les petits sont protégés sous leur mère. Ils sont recouverts d’un duvet gris sombre peu fourni. La cavité buccale est rouge carmin avec des bourrelets blanc crème à la commissure du bec. Les jeunes sont ensuite nourrit par les deux adultes environ deux fois par heure chacun en moyenne. Ils sortent du nid à l’âge de 14 – 15 jours. La femelle fait ainsi 2 couvées par an, parfois 3.

  • Familles:

Dès le milieu de l’été, en juillet, les premières bandes formées de groupes familiaux explorent les campagnes à la recherche de friches riches en composées, les grèves et vasières envahies de bidens ou armoises ou encore les jardins. Le passage postnuptial est sensible en octobre-novembre, par petites troupes qui survolent la campagne, le littoral et les cols de montagnes.

  • Source: P. Géroudet (1980) & P. Duboc (1994).
A faire au jardin[modifier]
  • En hiver: vous pouvez facilement attirer le chardonneret élégant à proximité de votre habitation. Celui-ci appréciera particulièrement les graines de tournesol et de millet que vous lui mettrez à disposition dans une mangeoire ou à même le sol. L’oiseau grégaire, prélèvera alors les graines tombées au sol, par petites troupes. Au printemps, pour favoriser sa venue sur votre terrain, offrez-lui des zones de friches comportant des composées (centaurées, bardanes et séneçons jacobée et commun) et autres plantes adventices (chardons, cardères sauvages, mouron des oiseaux etc…).
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  • Pelouse: vous pouvez par exemple conserver des banquettes herbacées le long des haies ou des allées. Ainsi, les hautes herbes permettrons aux plantes de fleurir et de monter en graines, attirant notre oiseau. Ces lisières herbacées pourront être coupées au mois de mars et sont également très favorables aux papillons.
  • Potager: ne bêchez pas avant début mars ! Les chardonnerets profitent de l’abondance du mouron et des séneçons pour s’alimenter l’hiver. De même, le plantain, l’amarante et l’oseille sont à conserver lorsqu’elles montent en graine.
Statut[modifier]
  • Espèce intégralement protégée (loi sur la protection de la nature du 10 juillet 1976)
  • Espèce inscrite à la Directive européenne oiseaux 79/409/CE.
Bibliographie[modifier]
  • L’étymologie des noms d’oiseaux. Pierre Cabard & Bernard Chauvet. Troisième édition. Eds Belin-Eveil Nature. Saint Yrieix, 2003.
  • Les Passereaux d’Europe Tome III, Des pouillots aux moineaux. Paul Géroudet. Troisième édition. Eds. Delachaux & Niestlé. Neuchâtel, 1980.
  • Atlas des oiseaux nicheurs de France, Dosithée Yeatman-Berthelot & Guy Jarry. Eds SOF. Paris, 1994.
  • Les Oiseaux d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Lars Jonsson. Eds Nathan. Paris, 1994.
  • The Birds of the Western Palearctic, Crows to Finches. Vol. 8. Cramp & Perrins. Eds Oxford University Press, Oxford, 1994.
  • Le statut des oiseaux sauvages en France, Co Carichiopulo & Al. Ed. LPO. Rochefort, 1999.