Utilisateur:BRIGITTE HACHIN
Sommaire
Le logis des pipistrelles[modifier]
Comment ke sas présente?
1- Actualités du refuge et de ses alentours
2- Retards sur actualités
3- (En)quête de l'oiseau rare
4- Drôles d'oiseaux
5- Animaux de tous poils
6- Présentation du refuge: promenade intemporelle
Pour les amateurs de nouvelles littéraires, voici l'adresse de mon blog où je présente quelques textes de mon imagination dont quelques uns sont en relation étroite avec la nature (parfois humaine):
http://zarathoustrette.blogspot.fr
1-Actualités du refuge et de ses alentours[modifier]
Vive le changement
Changement de maire, changement de
perspectives environnementales. Après six ans de combat si peu abouti
concernant uniquement l’éclairage de notre hameau (changement de quatre lampes
pour un spectre moins large au bout de deux ans d’action, pas d’extinction la
nuit), je reprends espoir et contacte la nouvelle municipalité de dix ans plus
jeune de moyenne d’âge.
C’est dans un domaine d’action élargi que je suis intervenue. Exaspérée par un employé qui nous rase les bas-côtés de la route et les haies jusqu’au trognon au girobroyeur (je l’ai surnommé « Herborasibus »), je suis passée des lampadaires et ma colonie de chauves-souris éblouie au petit peuple de l’herbe et des haies.
Mon sang n’a fait qu’un tour lorsqu’il nous a ravagé le bord de notre petite route (trois mètres de large), au mois de mai, sur six mètres (trois d’un côté et trois de l’autre) jusqu’à la base des haies bocagères, alors que cela avait déjà été fait deux fois de façon raisonnable. Exit fleurs mellifères pour les abeilles, les papillons, les orchidées, les fougères, les digitales, des nichées secouées et tout ça pour…vous ne devinerez jamais…allez, je vous éclaire ! Une course cycliste de trente secondes.
Quelques exemples de nos oiseaux de haies bocagères
Le bruant jaune
La pie grièche écorcheur
Le tarier pâtre
Alors qu’avec l’équipe précédente ce n’était que mépris, le nouveau maire a répondu aimablement et concrètement à ma lettre. Très agréable surprise, comme vous pouvez l’imaginer, j’en fus ravie.
Ils ont commencé à se renseigner pour un détecteur de présence pour l’éclairage des hameaux, moins d’utilisation de pesticides. J’ai appris que le chauffeur du tracteur bleu tout rutilant et très destructeur était un employé de la communauté de communes qui se mêle des affaires de notre commune (réforme nécessaire quand il s’agit de refaire quelque chose qui vient d’être fait, que d’économies de temps, de gasoil). Notre équipe municipale souhaite donc avoir son propre chauffeur pour tondre de façon raisonnable et plus respectueuse de l’environnement.
Après neuf ans de vie en ce lieu nous avons pu en constater et en répertorier la richesse faunistique et floristique. Nous avons pu malheureusement aussi être informés de la dégradation nationale et mondiale de la biodiversité (notamment sur le site de comptage « oiseauxdesjardins »). Le constat est double, alarmant dans la régression des espèces et rassurant dans les lieux officiellement protégés.
Ayant déjà réalisé de micro-actions au niveau de mon jardin (prairie, haies champêtres, mare, paillis en tout genre) et en ayant vu le changement positif, je me suis alors sentie pousser des ailes et j’ai osé demander à notre nouveau maire le classement du bocage qui nous entoure et notre chêne multi-centenaire en ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt floristique et faunistique). L’incidence en est modérée mais elle informe les différents acteurs sur la richesse de leur environnement, leur patrimoine naturel et leur permet ainsi de prendre conscience des effets de leurs actes, de réfléchir avant d’agir.
Présentation de notre bocage
Jusqu’à présent il est resté à l’écoute même en post-promesses de campagne. Tout ceci est encourageant, en espérant qu’il ne baisse pas les bras, assommé par notre lourdeur administrative colbertienne, principoprécautionneuse et non-communicante, semoulante pour ceux qui s’acharnent à y pédaler, en plus vent de face. Je préconise pour la formation des nouveaux maires des jeux vidéos de plateforme.
Si comme moi vous aimez la nature et notamment celle de votre proximité, désolés de voir ce qui s’y passe, ne vous enfermez pas dans votre maison tel un gastéropode bavant sur l’absurdité du monde qui nous entoure. Vous pouvez essayer d’agir localement, seul ou avec des potes.
Jeudi 8 mai 2014
Notre première rencontre a eu lieu un matin, tôt pour ceux qui se lèvent, tard pour ceux qui se couchent. Il devait faire partie de la deuxième catégorie car il était encore en habit de fête, gilet noir et plastron blanc. La faim le tenaillant, il s’était attablé au pignon de la maison d’en face. Un lierre vigoureux recouvre ses murs vieillots. Est-ce le lierre qui soutient le mur ou le mur qui soutient le lierre ? Nul ne le sait, le végétal dominant le minéral, tout au moins en apparence. Se pensant seul, notre individu mangeait goulument et sans gêne les baies qui se trouvaient à sa portée. Au contraire, parfois, se sentant épié, il se cachait volontiers derrière la végétation et une timidité farouche. Une fois son festin terminé, il partit. Mais tel un photographe sans scrupules, j’ai eu le temps de lui voler son portrait.
Lui, c'est le merle à plastron blanc, en plein repas dans le lierre
Nous l’avons aperçu cinq fois, toujours dans le lierre, les 11, 14, 18, 19 et 20 avril 2014.
Très certainement sur la route de la migration, quoique !
Voici ce que j’ai pu lire sur internet en vieux françois, extrait de l’œuvre complète de BUFFON, naturaliste du début du 19ème siècle :
Nous ne l’avons pas revu, car il n’y a plus de baies de lierre, il n’était pas le seul à les apprécier, les feuilles en étaient toutes frémissantes. Est-il parti au loin en habit de fête, ou près de chez nous ?
S'il est resté, c'est en enlevant son
plastron blanc et en grattant avec ardeur mes plates-bandes. Fini la fête! Il
faut nourrir la petite famille.
Mardi 25 février 2014
Par une belle et douce journée, le concert des beaux chanteurs a timidement débuté. Dans un joyeux désordre il y avait mésanges de toutes sortes, pinson des arbres, fauvette à tête noire, verdier, bruant zizi, grive draine, tourterelle turque, pigeon ramier, merle, accenteur mouchet, troglodyte sans compter les piaillements des moineaux domestiques, jacassements de pie et cris perçants de rapace. Il y en a peut-être d’autres plus discrets que je n’ai su entendre et d’autres que je n’ai su reconnaître. La fauvette ne nous a pas quitté cet hiver, sûrement du à la douceur.
Mais ce fut surtout l’une des plus grosses journées de vols de grues cendrées qui remontaient vers le nord. Nous avons le plaisir de nous situer sur la trajectoire de migration. C’est par dizaines de groupes de dizaines voire centaines d’oiseaux qui passent au-dessus de nos têtes dans un sens comme dans l’autre. Un coup c’est « tiens, voilà le printemps qui approche ! »,
notre bouche faisant la banane vers le haut, l’autre « mince, voilà l’hiver qui approche ! » notre bouche faisant la banane vers ?... le bas.
En fait, leurs voyages sont très étalés dans le temps, il y a toujours, comme pour nous, des pressés et des retardataires ; les premières à remonter vers la fin du mois de janvier et les dernières à descendre dans le courant du mois de décembre, elles se croiseraient presque, comme nous lors de nos migrations de vacances. Ce sont alors de petits groupes isolés, plus discrets que lors de l’affluence où elles volent avec force trompettes.
Je n’ai pas honte de le dire mais ça me colle des frissons de plaisir dans le dos, de l’émotion ! De voir leur V réguliers, irréguliers, qui se défont et se refont, les grues de derrière passant devant et inversement, avec solidarité ; le V se transformant en cercles tournoyants, les oiseaux profitant ainsi des courants ascendants pour planer et se reposer, puis repartir de plus belle tout en chantant.
Le V parfait
Une forme tarabiscotée Le V pacifique, le U Changement des voleurs de tête Embrouillamini dans le peloton de tête
Vol en classe économique
Passant parfois très haut, parfois très bas
En cette période prénuptiale nous avons installé trois nouveaux nids supplémentaires.
Rien ne se perd, tout se réutilise, j’ai
placé le carton d’expédition de la LPO sous mon compost afin d’étouffer l’herbe
pour créer une nouvelle plate-bande. Pas de mal de dos à enlever l’herbe, pas d’herbicide.
Magique !
Jeudi 16 janvier 2014
Assise à la table de la cuisine, je glougloutais mon petit déjeuner quand je vis sortir en courant de la forêt, un magnifique renard roux, queue touffue et pattes sombres, la parfaite image attendue de la bête en question. L’allure franche et déterminée, il se dirigeait vers la maison et le hameau, puis disparut derrière la haie.
Quelques temps auparavant c’était un troupeau, nan ! « une compagnie » de sangliers, comme me reprenant gentiment une personne de ma connaissance qui chasse ; même allure plutôt pressée et sortant également de la forêt.
Il faut dire que le jeudi chez nous c’est… détonations et puis…
Ça
Extrait d’un dessin de ma fille http://suiseipark.blogspot.fr/
Jeudi, jour du chasseur dans la forêt, samedi et dimanche jours du chasseur dans les prés. Et nous dans tout ça ? Ben, on essaie d’éviter les pruneaux, à pieds, à vélos et dans nos autos.
Visiblement la gent animalière, peu consentante, arrive à échapper aux plombs et aux balles grâce à sa ruse.
Mon renard a du se dire que puisque les chasseurs étaient dans la forêt, l’endroit où il serait le plus à l’abri serait les maisons de ces derniers. Qui va à la chasse perd sa place !
Je vais lui suggérer de revenir à son gîte avant le week-end, car la traversée des prés est risquée. A oui, j’oubliais que nous ne parlons pas la même langue et qu’il a sûrement peur de moi.
Garde du corps ? Je lui ferais un piètre écran, ma chair tendre est également aisément transperçable, pouvant faire l’objet de tirs sur cible non discernée. Notre survie de randonneurs nous la devons à la célèbre comptine adaptée : « Promenons nous dans les bois, tant que le chasseur n’y est pas, si il y était il nous tuerait ».
Me voilà victime d’une humeur partagée pour la journée ; triste d’une prétendue régulation de la faune sauvage et en joie de voir quelques représentants s’éloigner de la casserole.
Dimanche 29 décembre 2013
Casque rouge l’(im)migrant
Le constat est sans appel, il est indiscutablement différent des autres. Une grosse touffe rousse sur la tête, des joues blanches, il aurait pu venir du nord. Mais après renseignements, ce serait plutôt le sud-est sa région d’origine, à plusieurs centaines de kilomètres de chez nous.
Dans tous les cas, il ne devrait pas être là. Quelles sont donc les raisons de son si long voyage ?
Plusieurs hypothèses peuvent nous permettre d’y répondre.
Rejeté par les siens, belliqueux et bagarreurs, il a décidé de s’exiler loin du conflit, cherchant l’hospitalité et la protection d’un lieu plus pacifique.
Pas du tout, trop bien dans le clan familial mais quelque peu étouffant, il a décidé de vivre libre, indépendant et de choisir l’aventure dans une contrée lointaine et inconnue. Il a confié au hasard la direction à prendre.
Pas du tout, une tempête imprévisible et une certaine dose d’inconscience ont eu raison de ses capacités à lutter contre des vents contraires et l’ont porté là jusqu’à essoufflement et épuisement du sirocco.
Mais pourquoi est-il si différent des autres alors qu’étant de la même race ? Encore une histoire de « Gênes », car on le surnomme le cisalpin. De toute évidence, une mutation de ses ancêtres italiens et certains disent même espagnols, plus bruns encore, voire noirs.
A-t-il eu des problèmes d’intégration ? Si c’est le cas, ces derniers sont résolus. Nous pouvons le voir évoluer au sein du groupe sans animosité ni rejet. Le sexe faible lui trouve peut-être quelques attirances, dans la différence, l’exotisme. Comme ils résident dans les parages, nous le saurons bientôt. Il serait plaisant qu’il ait des rejetons qui lui ressemblent, cela nous ravirait. Il n’existe pas de plus fort symbole d’adaptation et d’acceptation.
Pour l’heure, ils prennent les repas ensemble, dans le partage et une joyeuse agitation. C’est d’un bon appétit qu’il dévore ce que nous lui offrons.
Le temps des amours ne saurait tarder et nous sommes prêts à accueillir les futurs « tourtereaux » si Casque rouge se montre vaillant dans ses conquêtes. Nous ne pouvons que le lui souhaiter pour 2014 et une génération de moineaux cisalpins en Sologne. Bienvenue chez nous !
'Casque rouge
'Moineau domestique x italiae mâle
De profil
De trois-quart face
De face
Perché
Par comparaison, moineau domestique mâle
Mercredi 25 décembre
Ouuiii ! J’ai essayé mon nouveau joujou de Noël ; une lunette, pour observer qui ? que ? quoi ? lequel ? mes potes les oiseaux bien sûr.
De près, je peux leur compter les plumes et admirer le petit œil noir qui brille.
De loin, je peux découvrir les résidents du fond du jardin. Et…et…et…bingo, j’ai pu voir en haut du chêne junior, à quelques 60m de distance, un pipit farlouse. Rassurez-vous, je ne suis pas une encyclopédie, il m’a fallu maintes hésitations et le guide ornitho pour savoir à qui j’avais à faire. Je vous le présente grâce à une photo de Jari Peltomäki.
Pipit farlouse
Autre satisfaction, la présence d’un verdier aux mangeoires. C’est le premier hiver où nous pouvons les voir.
Est- ce un enfant ou petit-enfant de celui-ci, photographié il y a quelques années ? Je me plais à l’imaginer.
Dimanche 22 et lundi 23 décembre 2013
Après avoir vu un bruant jaune dans notre haie champêtre, nous jouions à « je te prends - tu me prends les jumelles » - il va falloir en acheter une deuxième paire, cela devient urgent avant que cela ne devienne un cas de divorce.
Mon presque double a aperçu un couple de verdier, alors qu’ils se faisaient plutôt discrets en période hivernale. Puis ce fut mon tour de profiter des jumelles et là :
- oh ! Quel est cet oiseau ? – question récurrente car ma base de données ornithologiques interne est loin d’être complète – c’est un bruant, j’en suis sûre, mais lequel ?
- passe-moi les jumelles – impératif récurrent – où ça ?
- là, en haut de la haie.
- je ne vois rien – affirmation récurrente car le ciblage est toujours trop long à notre goût et difficile.
- mais si, là, au-dessus de la branche morte – notre oiseau est bien patient ! A sa place, à voir cette agitation douteuse de deux énergumènes derrière la fenêtre, je serais parti loin de là.
- c’est un moineau – il faut dire que ce n’est pas évident et de toute façon lorsque l’on a un doute, on fait toujours référence à quelque chose que l’on connaît c’est-à-dire un piaf.
- je te dis que c’est un bruant, re-passe-moi les jumelles – impératif re-récurrent - Si, si, c’est bien un bruant, mais je ne sais pas lequel ? - Arg ! J’ai plein de noms dans la tête, tout s’embrouille – il n’a pas de jaune, plutôt du blanc ici, du gris foncé là…
Je cours vite chercher notre bible, le guide ornitho de Delachaux, quelques fois que j’ai le temps de la consulter et de revenir sur notre oiseau en question. Dans tous les cas j’essaie de mémoriser ce que j’ai vu avant que cela ne devienne ce que j’ai cru voir ; je force ma mémoire à court terme, il faut que je me souvienne…il faut que je me souvienne… persuasion.
Le sommaire…la page…exit le bruant jaune et le bruant zizi…le bruant proyer…nan…le bruant des roseaux, mais oui, c’est lui, je le reconnais avec son plumage d’hiver.
- pour moi c’était un moineau.
- absolument pas, je l’ai déjà vu au printemps dernier, il est revenu.
Je quitte ma bible et reprends les jumelles. Ils sont deux, la femelle moins colorée…arg ! Difficile.
Pfuit… nos oiseaux s’envolent.
Mais j’y crois, et vous qui croyez-vous ?
Vous vous demandez peut-être à quoi peut bien ressembler un bruant des roseaux et pourquoi ce dilemme.
La réponse en images.
Trop facile, car c’est le plumage nuptial (photo wikipédia)
' ' Plumage d’hiver (photo G. Bourderionnet) Moineau domestique (photo E. Walravens)
De loin, beaucoup moins évident. Quant aux femelles, arg !
' 'Femelle bruant des roseaux (photo wikipédia) Femelle moineau domestique (photo LPO)
En matinée, un
vol important de pinsons des arbres s’est posé dans le pré aux chevaux,
arpentant et quêtant leur nourriture au sol. Rassurant de les voir, encore un
temps, plus nombreux que les hommes.
Mercredi 30 novembre 2013
Je n’y crois toujours pas, j’ai vu de mes deux propres yeux, dans le petit champ derrière le hameau, une grande aigrette.
Il faut dire que mon homme en avait déjà aperçues dans les prairies bordant une petite rivière à quelques kilomètres de là, mais relativement loin de chez nous.
Deux options se présentent à moi pour faire le trajet de mon travail à la maison. Ma nature prenant le dessus, je ne choisis pas la simplicité de la nationale toute droite ; je préfère la deuxième option, route tortueuse et défoncée, exploration de ma boîte à 6 vitesses, mais qui traverse une campagne très variée et la forêt, toujours à l’affût du moindre mouvement animalier.
De cahotements en sauts au plafond, je regagne mon domicile en jetant un œil par ci et par là. Hélas parfois je ne suis pas seule, vite rejointe par un pressé qui me serre aux fesses. Hors de question de suivre un rythme imposé, sollicité, avec toujours la crainte si je freine de l’avoir dans le popotin. Je me range et laisse passer l’olibrius qui en profite pour mettre le pied sur l’accélérateur.
Ce mercredi là, j’approche du hameau, badant toujours de droite et de gauche, un jour avec plusieurs nuances de gris, du sol au plafond. Et soudain, se détachant sur ce fond uniforme, une tache blanche immaculée. Je tourne à nouveau la tête, que je visse et dévisse pour ne pas aller dans le décor et suivre approximativement ma petite route. La tache se précise en un bel oiseau blanc, élancé, fin et gracieux. Aucune hésitation malgré le balai incessant de ma tête, c’est bien une grande aigrette. Je vous laisse deviner quel fût mon problème. Evidemment, pas d’appareil photo dans la voiture ! Je l’ai admirée et suis partie, très très heureuse mais avec un gros gros remord de ne pas pouvoir continuer à la regarder grâce à ma boîte à image. Je ne peux que la penser, me la figurer, l’imaginer, la rêver revenant près de chez nous, exercice qui me sied bien.
Grande aigrette aperçue par mon homme à une dizaine de kilomètres, il avait un appareil photo...lui!
2- Retards sur actualités[modifier]
Le site ayant été lui aussi en vacances, j’ai eu le temps de faire quelques nouveaux aménagements pour les insectes et batraciens
et d’avoir quelques visites supplémentaires
La mésange à longue queue Tendresse ramière
Printemps pluvieux printemps limaceux Grenouille agile tel est son nom
Un été chaud et sec et un garde-manger délicat pour nos oiseaux insectivores, avec un point commun, le buddléia, arbuste invasif mais ô combien papillophile. Pour l’invasion, nous maîtrisons, nous brûlons les graines.
D’autres visites hétéroclites
Jeune bergeronnette printannière Bébé hérisson
C’est déjà le début de l’automne et pour la première fois le pic épeiche a élu domicile dans le jardin, traçant des traits louvoyants du chêne vénérable à la haie, de la haie au chêne junior et du chêne junior au chêne vénérable ; le jardin est ainsi « triangulé » version à trois du quadrillage.
Pic épeiche à l'affût
En fait, il n'est pas tout seul...deux...il se cache dans le noisetier.
Jeudi 24 octobre 2013[modifier]
Pour la première fois dans le coin, un groupe de 6 milans ( plutôt royaux, difficile à déterminer à contre-jour ) passent au dessus du jardin en tournoyant et en progressant vers le sud-ouest. Migration ? ou pas ?
Vite, vite les jumelles, et va y que je te cours à la maison et que je te reviens et que je t’ajuste tout ça…royaux, pas royaux, royaux, pas royaux…ça dure, et l’appareil photo tu y as pensé ? Heu, ben non…banane !
Gros, gros remord.
Vendredi 25 octobre 2013[modifier]
Une perdrix rouge fait son apparition dans le pré d’à côté ; cette fois-ci je me suis jetée sur le téléobjectif.
Toujours près d’une haie et à bonne allure afin d’éviter les chasseurs, espèce en voie d’augmentation par chez nous
3-(En)quête de l'oiseau rare[modifier]
Voyage en val de Loire
Nous avons fait un beau voyage…sur la Loire, à bord d’une toue sablière. Nous souhaitions nous imprégner de la nature locale. C’est fait !
Nous étions tout petits, au milieu de ce paysage infiniment grand de ce fleuve majestueux, mi-sauvage, mi-civilisé.
De nombreuses îles ponctuent le cours d’eau.
Les oiseaux se cachaient un peu en ce mois d’avril et en cette rare belle journée, tous n’étant pas encore revenus de migration. Nous avons aperçu juste quelques autochtones.
Héron héron
...petit patapon en vol
Un petit peu redondant mais chouette tout de même.
Et au détour d’un méandre, bien planqué, signalé par notre guide, un crève-cœur…
Un affût de chasse
Voyage conseillé aux amoureux de nature et par nature mais pas aux chasseurs.
4-Drôles d'oiseaux[modifier]
5-Animaux de tous poils[modifier]
Promenade intemporelle autour du hasard et de la nécessité[modifier]
Ce refuge est né officieusement de la nécessité de changer de maison car elle devenait trop petite au regard de nos ambitions diverses. La route qui la desservait et les voisins qui la jouxtaient trop grands, trop envahissants.
Le hasard fut la découverte du terrain qui allait accueillir notre nouvelle résidence, lors d’une balade en vélo.
L’intemporalité se matérialise dans la construction d’une maison contemporaine en ossature bois, à proximité d’un chêne multi-centenaire.
Quant à la promenade, nous vous y invitons dans la description de notre refuge de la biodiversité.
En voici une vue aérienne :
Avant de parler du jardin que l’on imagine naturellement comme premier lieu accueillant une multitude d’hôtes, parlons d’abord de la maison.
Notre architecte, fervent adepte depuis longtemps de la protection environnementale, nous a admirablement conçu la version française de la maison dans la prairie, il y a déjà huit ans.
Il était loin de s’imaginer que les habitants, au départ quatre individus, se multiplieraient de façon exponentielle.
Hormis les habituels insectes de toutes pattes et tous poils, nous hébergeons du sol à la toiture l’inventaire de Prévert :
- des lézards gris, un brin flemmards, qui adorent la dalle de béton et ses moindres fissures ; le temps travaille pour eux.
- un crapouillot pudique dans le bassin sur la terrasse, qui vient se tremper le postérieur, le soir, quand personne ne le regarde ; voire quelques fois dans la piscine et là ce sont les « urgences » qui interviennent, dans un repêchage immédiat.
- une rainette verte téméraire et impudique qui escalade la vitre est de la salle de bain, avec ses petites ventouses, osant nous montrer ses dessous, ou se pose sur l’épaule de mon mari, le prenant pour un végétal alors qu’il était en pleine contemplation.
- parfois un escargot baveux sur la vitre de la cuisine.
- une aire de nidification de chauves-souris cachotières (80 à 100 pipistrelles) derrière le bardage de bois (répertoriée grâce à un ingénieux système, la débrouille des experts, des étudiantes allemandes).
L'ingénieux système :
Et hop dans l’escarcelle !
Pesées, mesurées, prélèvement ADN, réchauffées et relâchées
'
- une colonie de moineaux domestiques bruyants, sous la toiture.
Une famille en train de s’abreuver et se baigner
Nous n’imaginions pas qu’en construisant nous partagerions ainsi notre logis.
Notre jardin de campagne, quant à lui, fourmille de vie sur une surface de 3800 m2, en Sologne sud. Différents milieux le composent pour le bonheur d’une multitude d’espèces, qui pour la plupart étaient là avant notre arrivée. Cela va de la plus rase, la prairie composée de différentes graminées, au plus majestueux, un chêne de 22m d’étalement sur un petit peu moins de hauteur.
D'après nos calculs strictement et savamment approximatifs, il doit avoir entre 250 et 300 ans. Il a du en voir passer des animaux et des hommes. Un deuxième chêne plus petit lui tient compagnie, à l’opposé du jardin, faisant le relais avec la forêt.
D’autres part, notre refuge est traversé par un ruisseau qui rend une partie de la prairie humide et alimente joncs, roseaux, massettes, saules marsault et aulnes.
Au bord du ruisseau, la nature garde pratiquement tous ses droits
Nous avons également deux grandes haies champêtres composées de pruneliers, aubépines, sureaux, noisetiers, églantiers, lierre, ronces.
Pruneliers en fleurs et deuxième chêne
Ecrin autour de l’écrin, l’environnement proche est relativement préservé et bénéficie aussi de différents milieux.
Le hameau, essentiellement composé de vieilles fermes, se love au pied de la forêt domaniale de Vierzon, abritant en son sein de grands arbres. Il est ouvert au sud et au sud-ouest sur un bocage consacré à l’élevage bovin et équin.
Le bocage solognot, avec en arrière plan la forêt
Quelques petits champs où alternent maïs et blé et une rivière proche viennent compléter le tout. Cela forme un ensemble très riche offrant gîte et couvert à une liste très longue d’animaux, allant du plus gros, le cerf, au plus petit...et là je ne vois pas.
Depuis le début, nos interventions ont fait évoluer le biotope, le plus possible vers la bonne santé du petit peuple. A l’existant précédemment décrit, nous avons ajouté : la construction d’une petite retenue sur le ruisseau, l’aménagement de massifs, roseraie, vivaces, annuelles et arbustes civilisés assez proches de la maison, un potager avec des petits fruits et l’indispensable tas de compost ; même la piscine a eu son importance.
Ma petite mare, entre autre à canards et libellules
Gloubiboulga d'arbustes Potager, roseraie et vivaces
Hirondelles écopant et se baignant dans la piscine, à notre grande surprise
Les chardonnerets adorent les cosmos
Malheureusement, il faut parler d’un aménagement plus important, que nous ne souhaitions pas, qui a certainement modifié la faune et la flore et qui m’a engagée dans un rude combat : la construction d’un éclairage public.
Nos anciens, ceux qui ferment les volets alors qu’il fait encore jour, voulaient majoritairement y voir la nuit, jusque là rien d’illogique. Juste avant les élections, notre maire, qui sans doute aime ce qui brille (on va dire ça comme ça), a exaucé leur voeu de façon inattendue, un lampadaire routier toutes les deux maisons, pour un total de onze luminaires crachant leur feu tous azimuts, jusque là rien d’inadapté.
J’ai alors essayé de soulever des montagnes pendant des mois butant à chaque fois sur l’omnipotence et le pouvoir décisionnaire du maire et sur un médiateur ne jugeant pas crédible de faire appliquer les lois environnementales européennes et différents accords et conventions signés par la France, ne serait-ce que pour l’aire de nidification des chauves-souris, jusque là rien d’administratif. J’ai tout de même réussi à faire changer quatre luminaires, pour un spectre moins large, moins invasif.
Quant à éteindre l’ensemble la nuit, n’en parlons même pas, nous consommons goulument et polluons joyeusement en toute inutilité, incohérence et inconséquence avec notre réprobation, mais le plaisir de monsieur le maire qui refuse de nous écouter et reste impérial. Le fonctionnement du cerveau humain reste encore pour les chercheurs, un mystère. J’ai été vaincue, j’ai abandonné, je ne suis pas chercheur.
Pas de photos de l’éclairage public, ce serait inconvenant.
C’est alors que nous avons créé le refuge officiel. Nous avons essayé de compenser les effets négatifs en ajoutant des aides sociales, maisons individuelles pour nos amis à plumes, HLM pour les moineaux, de petits hôtels à insectes, divers abreuvoirs et restos du coeur pour l’hiver, abris à grenouilles et à hérissons.
Nous avons conscience de peut-être les engraisser pour les chasseurs
HLM à moineaux Chambres d'hôtes
Pour hérissons SDF, c'est quand ils veulent
Parlons un peu de nos pratiques dans ce jardin-refuge. Elles ont évolué réduisant ainsi le mystère de notre cerveau. La pelouse de jardin public a laissé place à des ilots de graminées en liberté.
Cela permet de faire des choses sympas sur un plan graphique
L’éradication des orties a laissé place à l’élevage des coccinelles qui les affectionnent. Le « houlà, il va falloir nettoyer cette haie » a laissé place à un fouillis presque organisé, avec mûres prunelles, orties, bois mort etc... tout ce qui fait moche pour Le Nôtre mais que les oiseaux adorent. Le « marre, il va falloir désherber » a laissé place à la Reine du paillis maison en tout genre, c’est moi et c’est le broyeur qui en a marre. Cela a laissé place aussi aux semis spontanés de belles sauvages.
Bref ! que des avantages. Moins de temps perdu, d’énergie, de pollution, plus d’animaux...même les campagnols...gggrrr ! et surtout plus d’oiseaux ( sauf nocturnes, cherchez l’erreur ! Ils seraient bien efficaces pour mes ennemis, les boules de poils qui mangent nos bulbes).
Et si l’on en parlait enfin de nos amis à poils et à plumes ! Difficile de les évoquer tous tellement ils sont nombreux. Parmi eux, 72 espèces d’oiseaux en comptant ceux qui sont là toute l’année, que l’été, que l’hiver ou de passage sur le hameau, des gros mammifères comme cerfs, chevreuils jusqu’aux petits, la musaraigne. Ils sont nombreux aussi, ceux qui n’ont ni plumes, ni poils, les insectes, papillons, libellules, reptiles et batraciens. Tout ce petit monde dans notre jardin et/ou espace proche, point de frontière, libres ! La diversité du milieu attire les oiseaux des jardins, des bocages, de la forêt, d’eau, des champs qui apprécient l’activité humaine ; mais aussi ceux qui apprécient les constructions humaines comme l’hirondelle, ceux qui viennent de loin comme Mon Rossignol, qui échappent aux chasseurs comme Ma Tourterelle des bois.
Voici quelques uns de nos potes, difficile de leur tirer le portrait, sans compter ceux qui refusent, évoquant le droit à l’image
Les uniques apparitions ont été : la bécassine, la linotte, le ragondin, le campagnol amphibie et un sanglier poursuivi par un chien.
Devenant aussi de plus en plus observateurs, nous faisons sans cesse de nouvelles découvertes. Ce printemps et début d’été, nous avons pu voir, dans le jardin, le bruant des roseaux au bord du ruisseau, la pie grièche à tête rousse dans les plates-bandes, le pouillot de Bonelli et l’hypolaïs polyglotte dans le saule marsault, aïe aïe l’épervier près des mangeoires et les papillons « petite tortue » et « carte géographique ». Mais également, dans le pré d’à côté, une bande de grives litornes de passage, deux ou trois prés plus loin, sur un piquet de clôture, la pie grièche grise et dans un bosquet, le loriot.
Que vous dire de plus, qu’au moment où j’écris, il fait beau, plein d’oisillons un peu gauches volètent dans tous les sens, souvent regroupés derrière papa et maman, la relève est assurée ; ça sent bon les foins, mais je ne peux malheureusement pas vous transmettre les bonnes odeurs.
Quand j’évoquais le crapouillot qui trempe son postérieur dans le bassin, et bien l’autre soir je l’ai pris en flag, en voici la preuve.
De dos sur une patte, pour reposer l’autre, ou de profil...au choix, mais en villégiature
En flag aussi, mais au téléobjectif, telle une v.i.p., Ma Tourterelle des bois, au roucoulement si doux.
D'autre part, si vous aimez les histoires, vous pouvez retrouver une héroïne du jardin dans une nouvelle que j’ai écrite et publiée sur mon blog « zarathoustrette.blogspot.com », elle s’intitule « Complices ». Je l’ai photographiée, elle est affichée dans ce message, vous la reconnaitrez. Et si comme moi vous cherchez des réponses au dérèglement climatique, alors la nouvelle qui s’intitule « Printemps pluvieux » est pour vous également.
Je vous remercie pour l’intérêt que vous avez porté à cette lecture, pour l’action que vous engagez également, ainsi que la LPO qui nous fédère et nous représente honorablement.