Utilisateur:BRIGITTE MIETTON
INTITULE DE MA PAGE PERSO
Situé sur les anciennes terrasses de l’Isère, à la limite du département Isère/Drôme, le terrain d’une surface de 2000 m2, en pente, est arboré. La propriété est à la sortie d’un village en zone rurale. Sur cette petite départementale, à proximité de la maison, deux grandes combes représentent les derniers couloirs naturels de circulation pour la faune entre deux biotopes : les collines boisées de la Drôme (molasse) et la plaine de Romans (cultivée, principalement de céréales et de noyers mais de plus en plus urbanisée) et traversée par la rivière Isère.
Nous occupons cette maison depuis 2003 et, au fil des années, nous avons appris à connaître les occupants de notre jardin. Aussi depuis un an, notre jardin est un « refuge LPO ». Refuge des oiseaux, petits mammifères et insectes.
Terrain arboré
ACTUALITES DE MON REFUGE
Refuge des mésanges, rouge gorges, rossignols philomèle, chardonnerets, pinsons des arbres, pics épeiches, pics verts, troglodytes, fauvettes à tête noire et rousse, bruants zizi, serin cini, grimpereaux, moineaux friquets, merles et grives, tourterelles turques, pies, pour ne citer que les espèces bien identifiées. J’apprends à l’aide du guide ornitho de Killian Mullarney/Lars Svensson/Dan Zetterström/Peter J. Grant et de jumelles. J’ai quelques difficultés pour quelques autres d’autant que je n’ai pas d’oreilles ; excepté certains chants caractéristiques, ce n’est pas à la voix que je pourrais les identifier !
Nichoir pour mésanges squatté huit jours après son installation
Nous avons également la visite régulière de huppes au printemps. Nous observons de temps en temps le passage d’une buse, d’un faucon crécerelle et de geais. Les guêpiers d’Europe sont aussi présents et viennent en troupe se poser sur les fils électriques au dessus de la propriété.
Les hirondelles survolaient la maison encore ces premiers jours d’octobre 2010.
Au crépuscule, nous observons de petites chauve-souris (Pipistrellus pipistrellus ?) mais nous ne savons pas trop où elles nichent. Je retrouve quelques crottes le matin sur la terrasse de la maison.
La nuit, notamment en août et septembre, nous pouvons entendre quelque rapace nocturne (la hulotte pensons-nous).
L’écureuil roux, les lézards gris et de plus en plus de gros lézards verts, les crapauds sont également les hôtes de notre jardin. L’hiver 2007/2008, une femelle écureuil avait trouvé un accès sous une passe de toit et niché quelques mois. Un matin de ce printemps là, l’ombre projetée sur le sol de petites silhouettes sautillantes nous a fait sortir de la maison et découvrir, jouant dans la gouttière, trois bébés écureuils. Petits qui, au fil des jours, de plus en plus hardis, descendaient, le long des murs, accrochés au crépi, venaient présenter leur jolie tête sur le rebord des volets pour nous regarder prendre le petit-déjeuner.
Parfois, nous avons la visite de blaireaux (traces évidentes !) à la recherche de nourriture dans le compost.
Nous avons décelé également cette année, la présence de couleuvres ou vipères (je penche pour cette dernière) en retrouvant deux belles mues sur le gravier des allées du jardin en septembre.
Vipère ou couleuvre ?
Parmi les insectes, abeilles, guêpes, chrysopes, mantes religieuses peuplent le jardin et papillons (Azuré bleu céleste, Petite violette, Grand Nacré, Gazé, Flambé… si j’ai bien reconnu !). Les cigales qui, il y a cinquante ans, n’étaient pas là, donnent de véritables concerts en plein été jusqu’à l’assourdissement. Les hannetons (le compost est plein de larves !) semblent apprécier l’air plus frais qui « coule » le soir depuis les collines le long des combes. La coccinelle affectionne particulièrement les althéas et les rosiers, pucerons obligent !
Mais le centre d’intérêt de notre jardin que mon mari et moi affectionnons le plus est la baignoire aux oiseaux.
Baignoire aux oiseaux
En toute saison mais à des heures bien précises, c’est le rendez-vous le plus ludique que nous avons avec « nos » oiseaux. J’ai déposé, il y a quatre ans de cela maintenant, au pied d’un massif de spirées et du noisetier une vieille auge de plâtrier en béton, recyclée en une fabuleuse baignoire. Très fréquentée, je maintiens en permanence, été comme hiver son eau propre pour le plus grand bonheur des petits (oiseaux) et des grands (nous !). Par hasard, cette « baignoire » se trouve placée dans notre champ de vision à l’heure des repas. A travers la porte-fenêtre, nous pouvons assister à de mémorables jeux et querelles au bain. L’écureuil vient s’y abreuver également après avoir copieusement déjeuné de noisettes. Les abeilles l’apprécient pendant la période chaude.
Deux couples de tourterelles ont adopté le « refuge ». L’hiver dernier, j’ai même observé jusqu’à dix tourterelles autour des mangeoires. Mais un couple est plus fidèle à notre environnement. Il y a deux ans, ce couple avait fait son nid sur les plus hautes branches d’un pin parasol. Deux bébés sont nés. A la fin de l’été, un violent orage a éclaté. J’ai retrouvé une petite tourterelle tombée au pied de l’arbre. J’ai essayé de la remettre sur les branches mais trempée jusqu’aux os, trop faible, j’ai dû lui faire passer la nuit au chaud dans un panier après l’avoir un peu alimentée à l’aide d’une seringue. Le lendemain, je l’ai replacée sur la plus haute branche que je pouvais atteindre, au plus près du nid. J’ai eu le plaisir de voir une heure après toute la petite famille réunie. Elle était sauvée : ouf ! Ce couple est donc toujours là et fraternise même avec notre bouvier bernois. Les tourterelles, comme les autres oiseaux, ont compris qu’elles n’avaient rien à craindre de notre chienne : celle-ci fait la sieste sous le catalpa pendant que les « tourtoulles » comme je les appelle, picorent tranquillement miettes de pain et graines autour d’Ambel.
Jardin en hiver
La cohabitation de notre gros nounours avec les oiseaux est formidable d’autant que je peux compter sur notre chienne pour inviter les chats des voisins à ne pas s’aventurer dans « le refuge ». Mais la cohabitation de notre chienne avec l’écureuil est moins heureuse et je dois lui rappeler que ce petit acrobate roux a droit de cité chez nous.
Au printemps 2009, un couple de fauvettes a fait son nid sur une mangeoire accrochée à un pin parasol au vu et au su de tout le monde.
Bébés fauvette avant leur envol 1
Bébés fauvette avant leur envol 2
J’ai pu surveiller les trois œufs, la naissance et le bon développement des petits qui ont pris leur envol quelques semaines plus tard. Ce fut moins chanceux pour un autre couple, ce printemps 2010 : j’avais posé, puis oublié un vieux pot de fleurs dans les branches d’un prunier. Les fauvettes y ont fait leur nid que j’ai découvert une fois les œufs pondus. Plus à l’écart de la maison, très exposé, je n’ai pourtant pas osé le déplacer : j’ai découvert le drame un matin. Quelque prédateur avait fait bombance avec les parents dont j’ai retrouvé un amas de plumes. Les œufs étaient intacts…..mais….
Deux des trois nichoirs acquis et positionnés au printemps 2010 ont été aussitôt adoptés par les mésanges. Le nichoir semis ouvert est resté inoccupé, il faut dire que la saison était déjà bien avancée quand nous l’avons installé.
Nichoir semi-ouvert
Au-delà de notre propriété, la proximité d’une combe profonde, de bois de châtaigniers et de chênes, ajoute à l’intérêt de la faune pour notre environnement. Il n’est pas rare de voir les chevreuils, faisans, perdrix et lièvres s’aventurer autour de notre maison. Hélas, la saison de la chasse revenue les éloigne à jamais ou pour les plus chanceux quelques mois. Certains plus malins viennent parfois se réfugier dans notre jardin. Il y a trois ans, une perdrix s’était installée dans le jardin pendant quelques jours (près du compost !) et venait picorer à mes pieds pendant que je retournais la terre du potager ; les lâchers de gibier (gibier qui n’a plus rien de sauvage) la veille de l’ouverture de la chasse expliquant cela. Ce début septembre 2010, après sans doute une traque matinale, une faisane est venue se reposer dans le sous-bois quelques heures ; avant de s’envoler surprise tout autant que nous navrés de la surprendre.
Silhouette de chevreuil à l'orée du bois vue d’une fenêtre de la maison
Ces bois et combes seraient classés en zone Natura 2000 mais pourquoi ce classement n’inclut-il pas une protection de la faune sauvage en interdisant la chasse dans ces zones ?
DESCRIPTION DE MON REFUGE
La diversité faunistique que nous observons est liée bien entendu à la diversité des végétaux que nous essayons au mieux de préserver et d’entretenir dans notre jardin comme une trentaine de chênes pédonculés, quatre beaux cyprès, un érable rouge, un cytise, un arbre de Judée et trois jolis pins parasol (Pinus pinea L.), un catalpa, des tilleuls, des acacias, sureaux, pruniers sauvages, aubépines épineuses (Crataegus laevigata). Ailleurs, un magnifique junipérus horizontalis s’étale sur 4 m2 au moins pour le plus grand bonheur des lézards verts.
Une mangeoire accrochée à un pin parasol
Des troènes (Ligustrum ovalifolium), du petit houx (Fragon faux houx ou Fragon épineux (Ruscus aculeatus)) et du lierre colonisent le sous-bois. Nous avons laissé le lierre envahir plus particulièrement quelques arbres morts pour offrir un habitat très prisé de différentes espèces animales. Il y a également une petite baume et à l’entrée poussent des orties.
Dans les parterres floraux, les plantes arbustives sont variées et les aromatiques sont privilégiées : entre autres, les sauges officinales (pourpre et ananas) et sauges ornementales (Salvia darcyi), les artemisia, les santolines (lindavica et viridis), les cistes, les achillea, les lavandes, les romarins. Les ficoïdes (Lampranthus productus) qui débordent et retombent dans les allées sont de véritables abris pour les crapauds.
Plantes adaptées à un sol pauvre I
Parterres florauxI
Une partie du terrain plus plane est aménagée en un modeste verger (un pommier, un abricotier un poirier, un cerisier et un tout petit carré potager bio où je cultive seulement salades et tomates, haricots verts, faute d’espace plus ensoleillé. Quelques soucis, capucines, œillets d’inde agrémentent ce potager/verger et servent de répulsifs. Je pense planter aussi de la tanaisie cet automne. Comme je mets au pied des framboisiers, groseilliers, et des arbres fruitiers du fumier de vache, les merles et les grives fréquentent beaucoup le verger : ils viennent gratter et remuer à leur manière ce paillis pleins de ressources. Mais ils font aussi en juin une razzia sur les groseilles et framboises, les préférant aux fraises sauvages. Pourtant une pente du terrain est couverte à dessein de ces jolis fraisiers sauvages, tout spécialement entretenus en pensant à eux ! Qu’ils délaissent ces délicieux petits fruits goûteux -je les cueille pour confectionner d’excellents crumbles-ils ne savent pas ce qu’ils perdent !…..
La maison, elle-même, est un abri pour certaines espèces. Une vigne vierge envahit la façade est que les abeilles maçonnes et guêpes solitaires, merles et « larmuzes » affectionnent. Au sud, un lierre au feuillage blanc-vert couvre un pilier de la maison. Il n’est pas rare d’y surprendre un crapaud caché là sous les feuilles. D’ailleurs, une fontaine à l’angle de la maison, dont le réceptacle est bouché, se transforme en une pouponnière peuplée de têtards.
La maison et sa vigne vierge
Des rosiers grimpants courent sur la façade ouest et nord/est où les mésanges se livrent à des acrobaties surprenantes pour gober quelques insectes.
Un cyprès se dresse devant les fenêtres de la cuisine au rez-de-chaussée et d’un bureau à l’étage, servant d’ascenseur à l’écureuil roux curieux de nos faits et gestes.
Tous les végétaux plantés ont été choisis et adaptés à un sol extrêmement pauvre (silice), les autres poussent naturellement et constituent un îlot de verdure : jardin d’agrément, jardin verger/potager, coins « brousse » comme nous aimons les appeler.
La « brousse »
MES AMENAGEMENTS NATURELS
Une « baignoire » pour les oiseaux et trois nichoirs, deux mangeoires. Deux ou trois vieux pots de fleurs coincés entre les branches d’arbres servent aussi de mangeoires ou de nichoirs suivant leur emplacement.
Compost près du jardin verger/potager.
Tas de feuilles et de branchages dans le sous-bois.
Maintien de buissons et fourrés.
Bordures en grosses pierres de calcaire.
Utilisation d’engrais (fumier de vache) et répulsifs (savon noir, purin d’ortie, huile de neem mais au prix prohibitif, bouillie bordelaise) naturels.
Projets :
1. installer un nichoir pour rapace,
2. adopter un hérisson (nous n’avons pas trace de leur présence dans le jardin. Et pourtant nous en voyons plus loin sur la route, écrasés ! Qui pourrait nous aider dans cette démarche d’introduction ?