Utilisateur:BRIGITTE HACHIN

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Le logis des pipistrelles

Promenade intemporelle autour du hasard et de la nécessité


Ce refuge est né officieusement de la nécessité de changer de maison car elle devenait trop petite au regard de nos ambitions diverses. La route qui la desservait et les voisins qui la jouxtaient trop grands, trop envahissants.
Le hasard fut la découverte du terrain qui allait accueillir notre nouvelle résidence, lors d’une balade en vélo.
L’intemporalité se matérialise dans la construction d’une maison contemporaine en ossature bois, à proximité d’un chêne multi-centenaire.
Quant à la promenade, nous vous y invitons dans la description de notre refuge de la biodiversité.

En voici une vue aérienne :

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Avant de parler du jardin que l’on imagine naturellement comme premier lieu accueillant une multitude d’hôtes, parlons d’abord de la maison.
Notre architecte, fervent adepte depuis longtemps de la protection environnementale, nous a admirablement conçu la version française de la maison dans la prairie, il y a déjà huit ans.
Il était loin de s’imaginer que les habitants, au départ quatre individus, se multiplieraient de façon exponentielle.
Hormis les habituels insectes de toutes pattes et tous poils, nous hébergeons du sol à la toiture l’inventaire de Prévert :


- des lézards gris, un brin flemmards, qui adorent la dalle de béton et ses moindres fissures ; le temps travaille pour eux.

Image003.jpg   Un bel exemple

- un crapouillot pudique dans le bassin sur la terrasse, qui vient se tremper le postérieur, le soir, quand personne ne le regarde ; voire quelques fois dans la piscine et là ce sont les « urgences » qui interviennent, dans un repêchage immédiat.


- une rainette verte téméraire et impudique qui escalade la vitre est de la salle de bain, avec ses petites ventouses, osant nous montrer ses dessous, ou se pose sur l’épaule de mon mari, le prenant pour un végétal alors qu’il était en pleine contemplation.

Image006.png   Osé n’est-il pas ?

- parfois un escargot baveux sur la vitre de la cuisine.

Image008.png   Avec du beurre et du persil


- une aire de nidification de chauves-souris cachotières (80 à 100 pipistrelles) derrière le bardage de bois (répertoriée grâce à un ingénieux système, la débrouille des experts, des étudiantes allemandes).

Image010.png   Une pipistrelle

                                                                                      L'ingénieux système : 
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Et hop dans l’escarcelle !

Pesées, mesurées, prélèvement ADN, réchauffées et relâchées
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- une colonie de moineaux domestiques bruyants, sous la toiture.

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Une famille en train de s’abreuver et se baigner

Nous n’imaginions pas qu’en construisant nous partagerions ainsi notre logis.

Notre jardin de campagne, quant à lui, fourmille de vie sur une surface de 3800 m2, en Sologne sud.

Différents milieux le composent pour le bonheur d’une multitude d’espèces, qui pour la plupart étaient là avant notre arrivée.

Cela va de la plus rase, la prairie composée de différentes graminées, au plus majestueux, un chêne de 22m d’étalement sur un petit peu moins de hauteur.

Image021.jpg Le chêne séculaire  Image023.jpg          Image025.jpg

D'après nos calculs strictement et savamment approximatifs, il doit avoir entre 250 et 300 ans. Il a du en voir passer des animaux et des hommes. Un deuxième chêne plus petit lui tient compagnie, à l’opposé du jardin, faisant le relais avec la forêt.

D’autres part, notre refuge est traversé par un ruisseau qui rend une partie de la prairie humide et alimente joncs, roseaux, massettes, saules marsault et aulnes.

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Au bord du ruisseau, la nature garde pratiquement tous ses droits

Nous avons également deux grandes haies champêtres composées de pruneliers, aubépines, sureaux, noisetiers, églantiers, lierre, ronces.

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Pruneliers en fleurs et deuxième chêne

Ecrin autour de l’écrin, l’environnement proche est relativement préservé et bénéficie aussi de différents milieux.

Le hameau, essentiellement composé de vieilles fermes, se love au pied de la forêt domaniale de Vierzon, abritant en son sein de grands arbres. Il est ouvert au sud et au sud-ouest sur un bocage consacré à l’élevage bovin et équin.

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Le bocage solognot, avec en arrière plan la forêt

Quelques petits champs où alternent maïs et blé et une rivière proche viennent compléter le tout.

Cela forme un ensemble très riche offrant gîte et couvert à une liste très longue d’animaux, allant du plus gros, le cerf, au plus petit...et là je ne vois pas.

 Depuis le début, nos interventions ont fait évoluer le biotope, le plus possible vers la bonne santé du petit peuple. A l’existant précédemment décrit, nous avons ajouté : la construction d’une petite retenue sur le ruisseau, l’aménagement de massifs, roseraie, vivaces, annuelles et arbustes civilisés assez proches de la maison, un potager avec des petits fruits et l’indispensable tas de compost ; même la piscine a eu son importance.

Image035.jpg                   Image033.jpg                        Ma petite mare, entre autre à canards et libellules 

Image037.jpg                             Gloubiboulga d'arbustes                                                      Potager, roseraie et vivaces             Image039.jpg             Image041.jpg

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Hirondelles écopant et se baignant dans la piscine, à notre grande surprise

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Les chardonnerets adorent les cosmos

Malheureusement, il faut parler d’un aménagement plus important, que nous ne souhaitions pas, qui a certainement modifié la faune et la flore et qui m’a engagée dans un rude combat : la construction d’un éclairage public.

Nos anciens, ceux qui ferment les volets alors qu’il fait encore jour, voulaient majoritairement y voir la nuit, jusque là rien d’illogique. Juste avant les élections, notre maire, qui sans doute aime ce qui brille (on va dire ça comme ça), a exaucé leur voeu de façon inattendue, un lampadaire routier toutes les deux maisons, pour un total de onze luminaires crachant leur feu tous azimuts, jusque là rien d’inadapté. 

J’ai alors essayé de soulever des montagnes pendant des mois butant à chaque fois sur l’omnipotence et le pouvoir décisionnaire du maire et sur un médiateur ne jugeant pas crédible de faire appliquer les lois environnementales européennes et différents accords et conventions signés par la France, ne serait-ce que pour l’aire de nidification des chauves-souris, jusque là rien d’administratif. J’ai tout de même réussi à faire changer quatre luminaires, pour un spectre moins large, moins invasif.

Quant à éteindre l’ensemble la nuit, n’en parlons même pas, nous consommons goulument et polluons joyeusement en toute inutilité, incohérence et inconséquence avec notre réprobation, mais le plaisir de monsieur le maire qui refuse de nous écouter et reste impérial. Le fonctionnement du cerveau humain reste encore pour les chercheurs, un mystère. J’ai été vaincue, j’ai abandonné, je ne suis pas chercheur.

Pas de photos de l’éclairage public, ce serait inconvenant.