Planter un arbre
Noisetier - photo Nicolas Macaire LPO
Sommaire
Un proverbe grec pour commencer !
« Une civilisation prospère quand les gens plantent des arbres sous lesquels il ne vont jamais s’asseoir »
L’année 2011 a été décrétée « année internationale des forêts » par les Nations-Unies. Participons. Plantez un arbre dans votre jardin, de préférence un arbre indigène (mais bien sûr, vous êtes libre de vous asseoir là où vous voulez...!). Un grand arbre comme un chêne est tout un écosystème en soi. Les arbres, grands ou petits, fournissent de l’ombre, des fruits, des noix, des baies et de l’abri pour les oiseaux et les insectes. Ils sont indispensables dans un jardin-refuge.
Petits et grands arbres
- Grands arbres :
- chêne (mais il faut avoir le temps de le voir grandir)
- frêne
- bouleau argenté
- platane
- tilleul
- peuplier
- saule
- noyer
- mûrier
- A éviter : les pins (rien ne pousse sous leurs branches), les robinias faux-acacia (se répandent comme une mauvaise herbe), les ailanthus (idem), les sycomores (idem)
- Arbres de taille moyenne ou petite :
- olivier
- sureau
- aubépine
- noisetier
- figuier
- abricotier
- cognassier
- néflier
- pommier
- poirier
- arbre de Judée
- cérisier
- prunier
enfin, il y a le choix.
Noisetier - photo Nicolas Macaire LPO
Comment planter un arbre ?
Il y a plusieurs causes fréquentes d’échec : une plantation trop profonde ; un tuteurage inapproprié ; trop d’engrais. Il paraît que les techniques ont été revues récemment et qu’il y a de nouveaux conseils pour une plantation réussie**.
Tout d’abord, pensez à l’endroit de plantation. Un grand arbre ne doit pas être trop près de la maison ; les racines risquent d’endommager les fondations, et les branches risquent de finir par entrer par les fenêtres, nécessitant une taille radicale. Imaginez (bien que c’est difficile) la grandeur de votre arbre dans quinze ou vingt ans, et laissez-lui suffisamment de place.
1 Préparez l’endroit de plantation
Plantez les arbres à racines nues de novembre à mars. Les arbres en conteneur peuvent être plantés à tout moment, mais la meilleure période est entre octobre et avril. Un petit arbre s’établira plus vite. Travaillez à la bêche une zone d’un diamètre de 1,5 mètres, jusqu’à une profondeur égale à celle de la motte de l’arbre.
2 Ne rajoutez pas d’engrais
Contrairement à la pratique traditionnelle, il n’est plus recommandé de mettre de l’engrais ou du compost dans le trou lorsqu’on plante un arbre. Il paraît que cette pratique empêche les racines de sortir du trou de plantation pour chercher leur nourriture et leur eau.
3 Le trou
L’échec est souvent dû à une plantation trop profonde et un trou trop petit. Si la plantation est trop profonde, les racines manquent d’oxygène et sont lentes à pousser. Creusez un trou carré au moins trois fois plus large que la motte. La profondeur doit être égale à la distance entre la plus haute racine et la base de la motte. Pourquoi un trou carré ? Dans un trou rond, les racines risquent de tourner en rond à tout jamais ; dans un trou carré, elles suivent les côtés du trou jusqu’aux coins, et puis elles sont forcées a puiser dans la terre extérieure. Il n’est pas nécessaire de travailer la terre au fond du trou.
4 Soignez les racines
Si vous plantez un arbre à racines nues, il est esssentiel de ne pas laisser sécher les racines. Mettez-les dans un seau d’eau pendant une heure ou deux avant la plantation. Un arbre en conteneur doit être arrosé abondamment avant la plantation. Enlevez le pot et assurez-vous que les racines ne poussent pas en cercle. Démêlez-les délicatement, si nécessaire, afin d’encourager la croissance latérale. Identifiez le collet (l’endroit à la base du tronc, d’où émergent les racines principales).
5 La plantation
Il est plus facile d’identifier le collet sur les arbres à racines nues. En tout cas, n’hésitez pas à couper toute racine qui émerge au dessus de ce point. Mettez l’arbre verticalement dans le trou : il faut que le collet soit au ras du sol. Rajoutez de la terre dans le trou si nécessaire. Vérifiez que les racines soient disposées de façon égale et régulière.
6 Remplissez le trou
Assurez-vous que la terre excavée est bien friable et que l’arbre est bien vertical. Puis remplissez le trou, une poignée de terre à la fois, en tassant bien la terre entre et sous les racines. Couvrez les racines complètement, en éliminant toute poche d’air, pour que les racines ne se dessèchent pas. Tassez avec les mains et non pas avec les pieds – il ne faut pas compacter le sol. Arrosez bien.
7 Le tuteur
Un tuteur n’est pas toujours nécessaire. Le fait de se balancer dans le vent aide un arbre à devenir fort, en augmentant le diamètre du tronc et en stimulant la vigueur des racines. Evidemment dans les zones de vent fort, il faut tuteurer, mais le tuteur ne doit pas excéder une hauteur de 60 cm au dessus du sol. Un tuteur plus grand décourage le mouvement du tronc, et finit par affaiblir l’arbre et empêcher le développement des racines. Enfoncez un seul tuteur en dehors de la zone des racines, du côté face au vent dominant (si le vent dominant vient du nord, mettez votre tuteur du côté sud), incliné vers l’arbre à un angle de 45 degrés. Alternativement, vous pouvez enfoncer deux tuteurs verticalement, de côtés opposés, toujours en dehors de la zone des racines. Utilisez une attache large et souple pour ne pas endommager l’écorce.
8 Le paillage
Un paillage tel que l’écorce compostée ou du compost de feuilles empêche le sol de se dessécher et décourage les adventices. Mettez une couche de 8-10 cm sur tout la zone excavée, ayant d’abord bien arrosé. Laissez libre les 8-10 cm autour du tronc afin de protéger l’écorce. Si vous avez des problèmes avec les écureuils, les lapins ou pire, les chevreuils, mettez une protection appropriée autour du tronc.
- Source: «The Garden», novembre 2010
Croissance
Pour assurer une bonne croissance, il est essentiel de continuer à arroser votre arbre. Ici dans le sud, on recommande de donner 20 L tous les 10-15 jours pendant tout l’été suivant la plantation, ou par temps sec ou venteux. Il est mieux d’arroser abondamment en une seule fois à intervalles régulières, plutôt que d’installer un système d’arrosage « goutte-à-goutte ».
A vos bêches, et bon courage