Patrimoine bâti
- Brique gîte incorporée - photo Aymeric Delporte
- Nichoir sous avancée de toit - photo Aymeric Deloprte
- Nichoirs et oisillons - photo Mickael Lefèvre
- Tuile chatière - photo LPO
- Incorporation d'un nichoir Schwegler
- Hiondelle de fenêtre Delichon urbicum construisant son nid - photo Nicolas Macaire
Actuellement, de nombreuses espèces d'oiseaux rencontrent de réelles difficultés pour nicher en milieu urbain. Vous, professionnels du bâtiment, responsables des collectivités locales, administrations, municipalités pouvez agir pour ces oiseaux.
Ce document fournit une liste non exhaustive d'aménagements ou de conseils simples à considérer lors de la construction de bâtiments ou de la rénovation de l'habitat ancien.
Ainsi les oiseaux pourront conserver leur place dans les villes et les villages et apporter leur part de "vivant" à des espaces trop souvent soumis aux crières figés d'esthétisme et de propreté.
Sommaire
Oiseaux et qualité de vie
L'évolution des techniques et matériaux de construction, de la restauration du bâti ancien et des mentalités laissent de moins en moins de place aux oiseaux. Pourtant, dans les secteurs urbanisés, la présence de la vie sauvage est un élément important de qualité de vie.
En y prêtant attention, il est possible d'observer dans nos villes et nos villages plus d'une dizaine d'espèces d'oiseaux différentes qui sont pour la plupart cavernicoles (elles recherchent des anfractuosités pour nicher).
Leurs effectifs sont en équilibre précaire depuis quelques années en Poitou-Charentes, mais également à l'échelle européenne.
Un des exemples les plus frappants est celui de l'hirondelle de fenêtre Delichon urbicum dont la population aurait subi une diminution de 84% de 1989 à 2001 !
La maison nichoir
Dessin Nicolas Macaire LPO
- Lucarne ouverte (chauves-souris)
- Gîte de façade à chauves-souris
- Nid de cigogne blanche Ciconia ciconia
- Nichoir à rougequeue noir Phoenicurus ochruros
- Nid de choucas des tours Corvus monedula
- Nichoir à Faucon crécerelle Falco tinnunculus
- Nids demi-coupe pour hirondelles de fenêtreDelichon urbicum
- Ardoise à reptiles plaquée contre le mur
- Trous au ras du sol pour micromammifères et amphibiens
- Nichoir à mésange bleue Parus caeruleus
- Nichoirs à martinets noirs Apus apus
- Passage pour effraie des clochers Tyto alba
- Loge à mi hauteur pour pigeon de ville Columba livia
- Passage pour hirondelle rustique Hirundo rustica
- et 17 Vigne vierge ou lierre pour moineaux et merles
- Anfractuosité pour bergeronnette des ruisseaux Motacilla cinerea
- Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes dans vigne-vierge ou lierre
- Rougegorge familier Erithacus rubecula
- Bouche aération cave - ou égoût pour les batraciens
- Soupirail (micromammifères, fouine...)
Des actions favorables aux oiseaux des villes
Des règles simples...
- Avant toute construction ou rénovation, il faut : répertorier les espèces présentes dans le bâti; définir les dates de début et de fin des travaux afin de les réaliser si possible en dehors des périodes de reproduction (différentes pour chaque espèce); lister les aménagements possibles.
- Maintenir en l'état les veiux murs (s'il n'y a pas de risque encouru) : conserver le maximum de cavités, voire en créer de nouvelles.
- Garder de nombreux accès aux toits (ouvertures faîtières, corniche...) et aux combles pour le passage d'oiseaux ou de chauves-souris.
- Préférer l'utilisation de revêtements rugueux aux enduits lisses pour les façades : cela facilitera, par exemple, l'accrochage du nid de l'Hirondelle de fenêtre.
- Ne pas utiliser de produits toxiques (lindane, hexachloride, benzène, sels de chrome, composés fluorés...) pour le traitement des poutres et charpentes. D'autres produits tels que les sels de bore, composés du cuivre ou du zinc sont beaucoup moins nocifs.
- Dans le cas de vieux bâtiments, réutiliser les pierres d'origine, restantes, pour construire un muret de pierres sèches à proximité qui accueillera une faune très variée (oiseaux, insectes, amphibiens...).
Des aménagements faciles et peu onéreux...
- Lors de la construction d'un mur : intégrer des parpaings ou des briques de type Schwegler, non visibles si revêtus, spécialement conçu pour l'accueil des oiseaux...et préservant l'isolation et l'étancheité du bâtiment.
- Intercaler quelques tuiles chatières dans la toiture, afin d'offrir un passage pour les martinets et les chauves-souris.
- Installer des nichoirs spécifiques à chaque espèce d'oiseau.
- Poser sous les nids d'hirondelles des planchettes, amovibles ou non, permettant de retenir les déjections et évitant les salissures sur les murs.
- Aménager les accès aux combles, greniers... de façon sélective en y plaçant un nichoir spécifique aux chouettes par exemple (cela permettra d'éloigner les espèces indésirables).
- Dans le cas de sites historiques, la pose de panneaux d'information décrivant la faune présente pourra enrichir la découverte des promeneurs d'un intérêt supplémentaire.
Insertion d'un nichoir semi-ouvert dans un muret
Insertion d'un nichoir semi-ouvert dans un muret - Schéma Nicolas Macaire LPO
Source
LPO Vienne - 2004