Lepidoptera - Papillons

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  • Sylvain azuré - photo Nicolas Macaire LPO
  • Accouplement de Zygènes du trèfle - photo Gilles Bentz LPO
  • Carte géographique (1ère génération printanière) - photo François Bourdet


Ordre numériquement très important ; près de 150 000 espèces actuellement décrites, dont environ 5000 volent en Europe. Chez quelques rares espèces d'Hétérocères, les femelles sont aptères ; dans l'immense majorité des cas, les Papillons portent deux paires d'ailes membraneuses couvertes de minuscules écailles. Celles-ci confèrent aux ailes leurs couleurs et leurs dessins, mais se détachent très facilement ; lorsqu'on se saisit d'un papillon, elles se déposent sur les doigts comme une fine poussière diaprée. Les écailles tombent du reste d'elles-mêmes, ce qui explique que les papillons ayant volé plusieurs semaines arborent une livrée terne et défraîchie. Les Lépidoptères, facilement reconnaissables, se caractérisent par la diversité de leur taille selon les espèces. En Europe, l'envergure varie selon les espèces entre 3 mm et 150 mm (300 mm chez certaines espèces tropicales).

Les pièces buccales des adultes épousent la forme d'un tube grêle nommé spiri-trompe, qui leur permet d'aspirer le nectar des fleurs, ou d'autres substances liquides. En position de repos, la trompe est enroulée sous la tête comme un ressort spiral. Elle fait défaut chez de nombreux Hétérocères qui se nourrissent donc pas à l'état imaginal. Quelques Hétérocères très primitifs, comme les Microptérix sont pourvus de pièces buccales broyeuses qui leur servent à malaxer les grains de pollen.


Cycle de vie des papillons

Avant de devenir un insecte ailé, le papillon subit plusieurs transformations successives : il passe par quatre stades caractéristiques : œuf, chenille, chrysalide et papillon. La métamorphose des papillons est complète, ils appartiennent aux Holométaboles.
Les œufs sont généralement déposés en amas sur la plante hôte, ou parfois isolés comme le fait le machaon. Certains passent ainsi l’hiver, l’embryogenèse est bloquée, on parle alors de diapause. Les œufs sont entourés d’une membrane résistante, le chorion, qui est percé puis dévoré par la chenille à sa sortie. La chenille découpe ensuite la plante hôte qui lui fournira les éléments nutritifs grâce à deux puissantes mandibules. Sa croissance va l’obliger à muer, généralement 5 fois. Le stade chenille est important et représente les trois quart de la durée de vie des lépidoptères (famille des papillons). Cela dure généralement de quelques semaines à quelques mois, suivant la durée d’ensoleillement, la température et la qualité nutritive du végétal.
En fin de croissance, la chenille ne s’alimente plus et se suspend la tête en bas grâce à de la soie par son extrémité anale, pour se nymphoser. La chenille passe alors à l’état de chrysalide. Cela peut durer à nouveau de quelques semaines à quelques mois. Pendant ce temps elle est immobile mais est le siège de nombreuses transformations internes. C’est un stade particulièrement vulnérable. Enfin la cuticule (peau) se fend, et le papillon commence à émerger de son enveloppe nymphale. Les ailes se déploient petit à petit, encore humides et molles. Après quelques heures, le papillon est apte à s’envoler et se reproduire.


Caractéristiques d'un jardin accueillant pour les papillons


Les papillons seront plus nombreux dans un jardin qui possède les 4 caractéristiques suivantes :

  • Le jardin doit être ensoleillé et ouvert;
  • Un jardin situé à la campagne sera plus fréquenté par les papillons qu’un jardin situé en pleine ville, surtout si des habitats favorables se trouvent à proximité (bois, prairie fleurie, terrain vague…);
  • Plus le jardin sera grand et plus il pourra accueillir d’espèces différentes;
  • Le jardin idéal doit contenir la plus grande variété possible de plantes nectarifères sauvages, à la floraison étalée sur l’année, c’est le critère le plus important !

Bien sûr, peu de jardin présentent toutes ces caractéristiques, mais vous pouvez au moins favoriser certaines fleurs sauvages qui sont très attractives pour les papillons.


Les papillons et la loi

La loi du 10 juillet 1976 fixe un cadre général de la protection de la nature en France. L’arrêté du 24 juillet 1993 fixe une liste de 35 papillons protégés en France. Une liste pour l’Ile-de-France complétant cette liste nationale est publiée le 23 septembre 1993 inscrivant 48 papillons sur la liste des espèces protégées dans cette région. Cette loi permet notamment de limiter le prélèvement des espèces de papillons dans la nature par les collectionneurs. En 1992, la « Directive Habitats » prévoit la protection des espaces et des espèces au niveau européen en mettant en place un réseau d’espaces protégés dénommé « Natura 2000 » mais son fonctionnement est délicat en France. 24 espèces de papillons sont strictement protégées suivant l’annexe II de la Directive Habitat.


Bibliographie
  • Albouy V. (2001) – Les papillons par la couleur. Edition Minerva, Genève, 197 p.
  • Asher J. & Al. (2001) – The Millenium Atlas of butterflies in Britain and Ireland. Edition Oxford University Press, Oxford, 430 p.
  • Chinery M. & Cuisin M. (1994) – Les papillons d’Europe (Rhopalocères et Hétérocères diurnes). Edition Delachaux & Niestlé, Paris, 320 p.
  • Delmas S & Al. (2000) – Guide écologique des papillons du Limousin, lépidoptères, Rhopalocères. Edition S.E.L., Limoges, 416 p.
  • Lafranchis T. (2000) – Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles. Edition Biotope, Mèze, 448 p.
  • PONEMA (1995) – Attirez les papillons dans votre jardin. Edition Eveil Editeur, Saint Yrieix, 96 p.
  • Tolman T. & Lewington R. (1999) – Guide des papillons d’Europe et d’Afrique du Nord. Edition Delachaux & Niestlé, Paris, 320 p.
  • Vickery M. (1998) – Gardening for butterflies. Edition Butterfly Conservation, Dedham, 44 p