Arbres

A vous de jouer pour boiser une partie de votre terrain ! Découvrez en quatre étapes les conseils pratiques pour planter des arbres dans les meilleures conditions.

Arbre têtard (Charente Maritime) - photo Nicolas Macaire - LPO

Plantez oui, mais pas n'inmporte où !

Prenez garde aux plantations en limite de propriété : l’article 671 du Code Civil prévoit une réglementation précise sur la présence d’arbre en limite de voisinage. Voici les points sur lesquels il faut être vigilant :

•  Aucune plantation n'est autorisée dans la bande des 50 premiers cm qui longe la limite séparatrice des deux terrains ;
• Seules les plantations qui ne dépassent pas une hauteur de 2 mètres sont autorisées au delà des 50 premiers cm de la limite séparatrice des deux terrains ;
• A partir d'une distance de 2 mètres, toutes les plantations quelle que soit leur hauteur sont autorisées.
  
  

Pensez à la forme que vous souhaitez donner à votre plantation

• Pour former une haie champêtre, il est conseillé de disposer les arbres en quinconce sur 2 rangées. Pour un meilleur garnissage et une diversité des strates (ce qui permet d’accueillir davantage d’espèces), pensez à associer les arbres de haut jet avec les arbustes bas.
• Pour former un petit bosquet : délimitez la zone à l’aide d’une ficelle et de piquets : les arbres pourront alors être plantés de façon aléatoire à l’intérieur de la zone définie.
• Pour planter un arbre isolé : définissez bien l’endroit en pensant aux zones d’ombre qu’il procurera en été.

Quand planter les arbres ?

C’est bien connu : « A la Sainte Catherine tout bois prend racine ! » C’est donc en automne et en hiver (de la fin octobre à fin mars) qu’il faut mettre en terre vos plants lorsque le sol est drainé mais non gelé.

Feuilles de chêne - photo Nicolas Macaire LPO

Il ne reste plus qu’à mettre les arbres en terre : à vos pelles !

• Plantez sur un sol travaillé 3 à 6 mois à l’avance sans bouleverser les différentes couches du sol.
• Choisissez de jeunes plants (1 à 2 ans), moins coûteux et à fort potentiel de reprise. Attention que les racines ne se dessèchent pas durant le transport (enveloppez-les dans un sac plastique humidifié).
• Paillez au pied du plant pour limiter la croissance des herbes indésirables et préserver l’humidité du sol par les fortes chaleurs d’été ;
• Pensez à arroser chaque plan juste après la plantation.

Conseils pratiques pour réussir une plantation
Par Daniel Winter

L’époque de plantation des végétaux caducs se situe de mi novembre à mi mars. Pour les arbustes persistants, d’octobre à avril. Attention de ne jamais planter en cas de gel ou si le sol est détrempé. Les distances entre les plants varient selon la hauteur des arbustes :

• pour les arbustes de moins de 1 mètre de haut : distance de 60 à 80 cm
• pour les arbustes de 1 mètre à 1,80 mètre : distance de 80 cm à 1 m
• pour les arbustes de plus de 1,80 mètre : distance de 1,20 à 1,50 m.

Lorsque vous creusez le trou, attention de prévoir un volume double de celui des racines (motte) à enterrer. En général, un trou de 60 cm de diamètre et de 50 cm de profondeur est l’idéal. Placez l’arbuste sans trop l’enterrer, comblez et tassez au pied. Enfin, arrosez copieusement 2 fois par semaine pendant deux ans mais pas au delà.

Comment entretenir les arbustes une fois plantés ?

Il existe plusieurs méthodes de taille selon le résultat que vous souhaitez obtenir :

• L’hiver suivant la plantation, rabattez sévèrement à 10 ou 15 cm du sol les arbustes caducs pour obtenir une base bien touffue : cette action s’appelle le recépage ;
• Pour les haies taillées : taillez une à deux fois par an les arbustes ;
• Pour les haies libres : Taillez seulement une partie de la haie, une fois par an, afin de conserver des branches plus hautes pour les oiseaux nicheurs ;
• Effectuez la taille entre novembre et février, mais soyez vigilant pour ne jamais intervenir pendant la saison de nidification des oiseaux de mars à fin juillet.

Comment tailler pour que les oiseaux installent leurs nids ?

Pour favoriser l’installation des nids, pratiquez la taille dite « en corbeille » à l’aide d’un sécateur. Les nouveaux rameaux formeront des enfourchures en forme de corbeille sur lesquels les nids pourront être fixés.

Taille d'un arbre - schéma Nicolas Macaire

• deuxième dessin : taille en corbeille pour les oiseaux (a ne pratiquer que partiellement)
• troisième dessin : taille habituelle (bonne taille)

Que faire des résidus de taille ?

Suivez le conseil de Roger Gueganno : « pensez à réaliser des « murailles vertes », véritable logements pour les oiseaux : les branches peuvent être entrelacées (plessis) et ainsi former un mur naturel dans lequel les oiseaux pourront construire leurs nids. L’avantage est qu’il est possible de rajouter des matériaux au fur et à mesure ». Vous constituerez alors un véritable HLM en haut duquel les oiseaux nicheront. La partie basse plus tassée sera le refuge des amphibiens et reptiles ou encore des petits mammifères, notamment le hérisson d’Europe.

Comment faire pour multiplier vos plants ?

Dans quelques années, vos arbustes auront poussé et peut-être voudrez-vous faire de nouvelles plantations à partir des végétaux de votre terrain. Voici en quelques mots trois techniques simples pour multiplier facilement vos plants :

• Par germination des graines

Il suffit de récupérer les noyaux ou pépins des fruits. Les chances de germinations augmenteront en les semant par la méthode des couches superposées (stratification) : Mélanger beaucoup de sable et un peu de terreau. Dans un pot en terre, mettez une couche de ce mélange, des noyaux ou pépins, une couche de mélange, etc., jusqu’ en haut du pot en terminant par une couche de sable. Humidifiez bien le tout sans qu'il reste d’excès d'eau, puis enterrez le pot au nord à l'abri d'un mur.
Vous pouvez aussi mélanger terreau humide et graines, mettre le tout dans un sac plastique bien fermé et glissé dans le bac à légume du réfrigérateur. Vérifiez régulièrement la germination et semer dès que le germe apparaît.

• Par bouturage

Le bouturage est l’une des meilleures méthodes de multiplication des végétaux. Le bouturage consiste à donner naissance à de nouveaux individus à partir d’une tige ou d’un rameau isolé. Cela marche pour les arbustes sauf pour le noisetier. Le sureau et les saules sont les champions du bouturage. Voici comment procéder : A l’automne, prélevez quelques rameaux de 30 cm de long environ sur un arbuste d’au moins 10 ans (couper juste sous un œil). Repiquez-les en les enfonçant de 20 cm dans le sol et en garnissant de sable fin le fond du trou. Arrosez suffisamment.

• Par marcottage

Le marcottage fonctionne pour une très grande majorité des ligneux. Cela consiste à mettre une partie du végétal (tiges ou branches) en contact avec de la terre ce qui entraine spontanément l’apparition de racines. Ensuite (un an après), on coupe la branche avant les nouvelles racines et hop : on obtient un nouveau plant. Pour mettre la branche en contact avec la terre on l'enterre en la pliant ou bien on accroche un sac de terre autour d'une branche. Dans les deux cas, on fait une entaille là où l'on met la branche en terre. C'est utile pour tous les arbres et arbustes qui ne marchent pas en bouturage, c’est à dire les arbres et le noisetier.

Tuteurage d'un arbre

• Tuteurage simple vertical
• Tuteurage double
• Tuteurage triple (schémas Nicolas Macaire LPO)

Coffrage d'un arbre

Coffrage d'un arbre - Schéma Nicolas Macaire LPO